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Un nouveau projet biomasse pour la Ville

vue de Brive

Les discussions ont été nourries hier soir au conseil municipal autour du projet biomasse lancé par l’ancienne majorité et la mise en place d’un nouveau projet souhaité par la nouvelle. Une décision prise “dans l’intérêt général”. Une formulation dénoncée par l’opposition municipale.

La municipalité a décidé de résilier la convention signée avec la société Cofely pour la construction et l’exploitation du réseau de chaleur bois que l’ancienne majorité voulait mettre en place pour alimenter une partie de la ville. La chaudière, destinée à fournir cette énergie, devait être implantée dans le quartier de Bel-air, ce qui avait soulevé la colère des riverains qui avaient engagé des procédures en justice pour faire annuler le projet. L’ancien maire avait décidé en décembre dernier de stopper les travaux en attendant le résultat de ces actions en justice.

Frédéric Soulier a décidé de relancer le projet, mais avec une nouvelle dimension, une nouvelle implantation et une nouvelle approche. Pour lui, il s’agit “de sortir par le haut de cette situation conflictuelle, tout en réfléchissant à une utilisation plus rentable à tout point de vue des nouvelles énergies”. Au-delà de la question de l’endroit où sera construit cet équipement, il apparait, selon lui, que “la configuration du projet ne correspond pas de manière complète et efficace aux besoins des Brivistes”. La solution de résilier la convention avec Cofély lui semble, dans ce cas, plus pertinente que de continuer le projet tel qu’il était prévu, avec l’obligation d’y ajouter des avenants pour construire d’autres équipements similaires, à l’ouest, pour répondre aux besoins.

Dans la discussion, c’est la terminologie employée qui a fait réagir l’opposition. Le terme de “résiliation au motif de l’intérêt général” sous-entend selon elle que le projet initial n’était pas d’intérêt général, ce qu’elle n’accepte pas. C’est pourquoi, elle a voté contre, malgré les explications du maire sur le fait qu’il s’agit avant tout de termes juridiques nécessaires. Quant à l’indemnité dont Cofély devrait bénéficier suite à ces changements, elle n’est pas encore connue.

L’abandon de ce projet se veut être le point de départ d’un autre. La municipalité entend, en effet, continuer la mise en place d’une filière biomasse pour le chauffage. Des études vont être lancées pour compléter la réflexion (l’opposition s’est abstenue sur ce vote). Le maire souhaite voir naître une réalisation plus importante, pouvant répondre davantage aux besoins des habitants, avec une implantation plus pertinente (peut-être la zone de Brive-Laroche) et permettant de ne pas s’isoler dans un seul mode de production. Frédéric Soulier préfèrerait une chaufferie fonctionnant au bois et au gaz, et engage sur ce dernier point une réflexion sur la bio-méthanisation à partir de la collecte des fermentescibles. Une expérience sera d’ailleurs lancée dans les mois à venir sur cette collecte sélective.

Tous ces changements devraient occasionner un retard de 18 mois sur la mise en service d’un tel équipement, mais “l’enjeu est la création d’un dispositif deux fois plus important” a souligné le maire, en précisant “qu’il permettra d’alimenter, non seulement l’hôpital ou le complexe nautique comme le prévoyait l’ancien périmètre, mais aussi de se tourner vers l’ouest avec la possibilité de servir davantage de riverains comme à Tujac et à Gaubre, des lycées, des collèges, le tout avec, au bout du tuyau, une énergie qui coûtera moins cher”.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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