Près de mille jeunes Brivistes ont assisté hier après-midi, au marché de gros de Cana, à un crash-test pédagogique.
Sur le pare-brise du véhicule qui vient de percuter un scooter, l’impact est celui de la tête d’Alex. Le choc, effroyable, a duré un quatorzième de seconde et a coupé le souffle des jeunes qui ont assisté à la scène. “Comme dans 95% des cas, Alex ne se relèvera pas. Dans les 5 restants, il se serait retrouvé paraplégique, trétaplégique ou, pire, dans un coma végétatif. En tout cas, une chose est sûre, pour lui le scooter, c’est terminé”, commente Pascal Dragotto, pilote professionnel.
Si ce drame n’a touché hier qu’un mannequin de plastique, il a été extrait de la réalité. Et c’est bien justement un des intérêts de l’action de sensibilisation portée par la Préfecture avec le soutien de la Ville de Brive qui met à disposition le marché au gros de la zone de Cana. L’ancrage sur des faits réels, reproduits avec l’accord des familles de victimes, démultiplie la portée et l’impact de l’action auprès des jeunes.
De fait, cette reconstitution, plus vraie que nature, (comme celle du carambolage entre deux voitures qui a suivi) a permis de mesurer l’ampleur du choc: de l’entendre, de le sentir et de voir ses conséquences techniques avec l’intervention de la police nationale et des pompiers, et organiques, depuis les traumatismes primaires qui ont d’abord touché les jambes d’Alex, prises entre le deux-roues et l’avant du véhicule, puis le bassin et la tête enfin, sur laquelle il est retombé violemment après avoir valdingué dans les airs, causant un trauma crânien et des problèmes du rachis cervical.
“Alex ne sera tombé qu’une seule fois. D’ailleurs, c’est un bon conducteur et il n’est même pas en tort”, poursuit le pilote. “Mais il a commis l’erreur de ne pas s’être correctement équipé”. A commencer par son casque, mal enfoncé et mal attaché. “Avec lui, bien mis, des gants en cuir, un blouson et des chaussures fermées, même en plein été, sont la seule carrosserie qui protège votre peau du goudron“, rappelle Pascal Dragotto, en terminant: “L’accident, ça n’arrive pas qu’aux autres”.
Parmi le millier d’élèves venus des différents établissements scolaires de la ville, Alexandre, de Cabanis, est bien placé pour le savoir. “J’ai déjà eu un accident qui m’a valu une fracture du bassin. Avant je roulais vite. Maintenant, je suis bridé, ça me va très bien et je ne roule jamais sans protection.” Reste maintenant à franchir le palier supérieur et ne pas attendre le drame pour tirer les leçons. C’est précisément le but visé par ce type d’action.