“En 2015, l’hôpital a plus travaillé et mieux travaillé”, a résumé son directeur Vincent Delivet lors de la traditionnelle cérémonie de voeux. L’ARS (Agence régionale de santé) parle même “d’établissement exemplaire”. Le patient se porte donc bien et c’est heureux car 2016 s’annonce comme “une année de transition”, avec un grand défi à relever pour jouer un rôle moteur dans la constitution d’un Groupement hospitalier de territoire.
“Que la force soit avec vous.” C’est par cette invocation de circonstance que le directeur Vincent Delivet a conclu son discours en forme de diagnostic. Il faudra en effet plus que de l’organisation comme de l’énergie, mais aussi, toujours et encore, une certaine alchimie humaine de tous les personnels pour relever les défis des années à venir. Heureusement, l’établissement affiche une santé que beaucoup pourrait lui envier.
2015 a ainsi été marquée par “une activité globalement en hausse dans le secteur de la médecine, de la chirurgie et de l’obstétrique, avec une croissance des hospitalisations de 2,5 %, de l’activité aux urgences de 5 % portant le nombre de passages annuels à plus de 34 000, et des consultations externes de 4 %”.
Cette croissance d’activité s’opère malgré tout dans un contexte très contraint par le plan triennal national d’économie. “Notre force est de transformer les contraintes en opportunités”, assure le directeur. Pour mieux gérer les deniers publics, tous les leviers sont sollicités: décloisonner les professionnels, réaliser le virage ambulatoire (en le rassemblant notamment sur un même niveau), déployer l’informatisation, optimiser la gestion des transports sanitaires et des achats, améliorer la pertinence des actes… Un cercle vertueux qui s’appuie sur “l’efficience dans la gestion”.
Certes, rien n’est jamais vraiment parfait mais pour le directeur, “l’idéal est une droite que l’on tangente”: “l’essentiel est d’être dans cette recherche permanente et constructive d’amélioration“. La feuille de route a été tenue pour l’année qui s’est refermée: “L’établissement dégagera un nouvel excédent d’exploitation indispensable au financement de nos projets et à la soutenabilité de notre rythme d’investissement qui a été de 13,5 millions d’euros en 2015”.
Des investissements qui se concrétiseront dès 2016 avec l’ouverture en mai prochain du Centre de gériatrie et de gérontologie clinique. Déjà un autre chantier très important se profile: la reconstruction de la réanimation avec 12 lits de surveillance médicale continue qui devrait aboutir au printemps 2017. “Nous ouvrirons un hôpital de jour en addictologie pour mieux répondre aux besoins de la population et investirons massivement dans l’éducation thérapeutique”, annonce Vincent Delivet.
Dans cette “année de transition”, il faudra aussi préparer le nouveau projet d’établissement et intégrer un Groupement hospitalier de territoire en tenant compte des mutations rapides du système de santé, du vieillissement de la population, de la chronicisation des maladies, de l’évolution des pratiques médicales… autant de facteurs qui vont “profondément bouleverser l’idée que l’on se fait aujourd’hui d’un hôpital“. Le directeur y voit l’opportunité “d’aller plus loin sur la coordination des parcours de santé pour les maladies chroniques, sur le développement de l’ambulatoire, sur la capacité à accueillir des pathologies lourdes, sur l’implication des patients acteurs de leur santé… Il faut revoir nos modes de management internes“, assure-t-il.
Du fait de son positionnement et de son activité, l’établissement briviste a un rôle moteur à jouer dans la constitution du Groupement hospitalier de territoire et la coordination des démarches entre les trois hopîtaux publics de la Corrèze. “Un pôle hospitalier public fort qui peut nous aider à traverser la grave crise de la démographie médicale”, a ajouté le docteur André Sommabere, président de la CME (Commission médicale d’établissement).
“On peut se réjouir qu’une démarche commune des établissements de Brive et Tulle ait pu aboutir pour boucler le projet de financement de la reconstruction des deux IFSI dans une logique de partenariat futur sur ces formations”, a annoncé Vincent Delivet. “Il faut donner une image moderne à cette école”, s’est félicité le maire Frédéric Soulier, également président du conseil de surveillance de l’hôpital.
“L’avenir est indéniablement dans une gestion novatrice de l’offre de soins inscrite dans une approche territoriale et reposant sur le décloisonnement du fonctionnement des différents professionnels, au seul service d’usagers qui seront de plus en plus acteurs de leur prise en charge. C’est un monde nouveau qu’il nous faut ensemble inventer.” Un défi majeur.