Les élèves ont déserté le conservatoire pour les vacances, mais dans la salle de danse, au dernier étage, résonnent des sons caractéristiques, notes et bruits de pas. Cet été, la toute nouvelle association Terpsi’corr organise trois stages conduits par des professionnels. C’est Francine Richard de l’Opéra de Paris qui a ouvert le bal cette semaine. Entrez dans la danse!

“Tout est dans le buste, mes chéries, pas dans les épaules. Essayez de le sentir”, rappelle l’artiste aux danseuses répétant un passage du Lac des Cygnes. Pour Francine Richard, les cours traditionnels axent trop les corrections sur la position des bras, des pieds, de la tête, “mais on oublie d’enseigner comment tout s’opère et ça passe par le buste qui permet de contrôler le mouvement. Si on ne le ressent pas, on ne peut pas exécuter cette valse des cygnes”, explique-t-elle en aparté. Une approche particulière qui rompt avec la méthode courante et que cette pointure de la danse classique aura découvert hors des sentiers battus.

Les élèves de 3e cycle reprennent le mouvement. Les visages sont attentifs, le rouge aux joues sous l’effet de la chaleur autant que la concentration. “Vous voyez, même si on est pas danseur étoile, on peut faire de belles choses en amateur”, se réjouit Francine qui leur fait travailler cette fois La Sylphide de Filippo Taglioni, considérée comme l’œuvre phare du ballet romantique. Un autre registre dans lequel les stagiaires se hasardent tels des êtres éthérés à la frontière du monde réel, associant à un jeu de jambes rapide des mouvements lents du buste et des bras. “Francine nous apporte une ouverture sur l’expression. Ça nous aide ensuite pour nos cours, on essaie d’y retrouver notre ressenti”, reconnaissent Clémence, Justine et Zoé. Chacune pratique la danse depuis une dizaine d’années et ont choisi de repousser leurs vacances pour suivre l’intégralité du stage.

Cette semaine intègre également des 2e cycle et des adultes sur des cours techniques comme des ateliers. Au total, 19 danseurs, puisqu’il y a un garçon, répartis en deux groupes selon leur niveau de pratique. Jeunes et moins jeunes se côtoient de 12 à 40 ans. Même son de cloche dans les rangs: “On part de l’intérieur pour aller vers la technique, c’est le chemin inverse de ce que nous faisons habituellement“, expliquent Céline, Cécile, Evelyne et Hélène, la quarantaine. Elles sont venues chercher “autre chose”, un “travail sur soi-même”. “Elle a un regard neuf sur nous, nous voit sans artifice et nous apporte sa maturité, sa profondeur. De notre côté, avoir un prof différent rompt la routine, on a une autre écoute, on est plus réceptif.” Très peu d’adultes continuent la danse classique. “C’est bien que le conservatoire nous admette dans ses cours. Cette année, on a même participé à danse en mai”, affirment d’eux d’entre elles. “On se retrouve dans une ambiance rigoureuse et donc plus stimulante, même si on ne passe pas d’examen.”

“Le buste, ma chérie. Pas dans les épaules”, rectifie à nouveau Francine Richard. Rien n’échappe au regard de la professionnelle. “J’ai autant de plaisir à travailler avec elles qu’avec des danseurs confirmés”, assure-t-elle. “On partage des choses, chacun doit trouver sa voie pour faire du collectif une harmonie… c’est une aventure humaine.”

Les deux autres rendez-vous de Terpsi’corr se dérouleront fin août:

• du lundi 29 août au vendredi 2 septembre, un stage de danse classique avec Bernard Courtot de Bouteiller et Sandra Massaré. Au conservatoire.
• du mardi 30 août au jeudi 1er septembre, un stage de danse enfants-mamans (abordant barre à terre, danse classique, jazz, contemporaine, fitness). Au studio A corps danse, rue Barbecane.

Plus d’infos et inscriptions auprès de Caroline Vital au 06.86.75.51.02.

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