L'actualité en continu du pays de Brive


Surmonter sa peur de l'eau

Coup de projecteur sur une activité intéressante et intelligente proposée par la piscine municipale: la lutte contre l’aquaphobie. Un programme existant à l’année et pour lequel un jeune stagiaire maitre nageur sauveteur vient de faire une session spéciale.

A l’heure des prochaines vacances d’été, c’est pour certains une véritable angoisse. Comment profiter de ses vacances au bord de l’eau, comment jouer avec ses enfants ou petits-enfants dans les vagues quand on a peur de l’eau? Une peur qui, comme beaucoup de phobies, est paniquante, parait insurmontable, et qui concerne finalement beaucoup d’adultes, de tous âges. Cette aquaphobie a de multiples causes même si pour certains, elle ne s’explique pas. Dans pas mal de cas rencontrés au cours de ce stage, elle vient d’une mauvaise expérience qui remonte à l’enfance. Pour certains, c’est tout simplement le fait de ne pas voir le fond de la mer, ou de ne pas avoir pied. C’est aussi un professeur de gym qui poussait les élèves à l’eau pour leur apprendre à nager. Pour d’autres, c’est un début de noyade, ou pire car plus dramatique, avoir été témoin d’un accident de baignade mortel comme cette femme dont le père est mort noyé. Des traumatismes qui développent, on le comprend, une véritable peur panique à l’idée de se retrouver dans l’élément liquide.

Les personnes présentes à ce stage vendredi soir ont toutes de bonnes raisons de ne pas vouloir aller à l’eau, néanmoins, elles souhaitent s’en sortir, surmonter cette peur, même pour certaines, alors qu’elles ont plus de 60 ans. Un défi. Pour les aider, après leur avoir fait remplir un questionnaire, le jeune stagiaire MNS va appliquer des recettes simples. Dans le petit bain de la piscine, il va d’abord falloir marcher car l’équilibre et les sensations ne sont pas les mêmes dans le milieu aquatique. Puis, petit à petit, en se tenant par la main pour se rassurer, le corps va descendre de plus en plus dans l’eau, jusqu’aux épaules. Ensuite, c’est une étape importante, les stagiaires vont devoir mettre la tête sous l’eau, en soufflant l’air qu’ils ont dans les poumons. “Il s’agit avant tout de leur faire prendre conscience de l’élément pour qu’elles ne s’y sentent pas en danger” explique Stéphane Verlhac, “apprivoiser l’eau pour y être plus à l’aise” insiste-t-il.

Une personne ne se résoudra pas à mettre la tête sous l’eau. Pour les autres, après quelques minutes où on sentait une certaine inquiétude, la décontraction s’installe. Petit à petit, les gens se dérident, sourient, plaisantent, et suivent les directives du jeune MNS et de son parrain de stage, maitre nageur confirmé qui officie toute l’année à la piscine. Rien n’est gagné pour autant car ce n’est pas en une seule séance que l’on peut arriver à surmonter l’aquaphobie. “C’est un travail au long cours” selon le professeur, “c’est pour cela que ce stage existe tout au long de l’année, tous les mercredis en toute fin d’après-midi” précise-t-il en insistant sur le fait que “peu de stagiaires se libèrent totalement de leur peur de l’eau. Cette année, une seule personne a véritablement franchi le cap en étant tout à fait à l’aise pour nager, mais les autres ont toutes progressé et peuvent désormais aller dans une piscine ou à la mer sans crainte d’y vivre un drame”.

 

 

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

Laisser un commentaire

dix + 17 =