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Soirée Barbara Carlotti et Gainsbourg au festival du cinéma

Festival du cinéma de Brive

Le ciné-concert du 8e festival du cinéma de Brive a remporté un joli succès hier soir. Il fut suivi de la projection, au Rex, du film Je t’aime moi non plus signé Serge Gainsbourg, en présence de son biographe Gilles Verlant.

Festival du cinéma de BriveUne belle soirée de printemps. Du monde sur la place du Civoire. Un écran géant où s’enchaînent trois courts métrages surréalistes. Et un accompagnement live signé Barbara Carlotti et ses musiciens. Hier soir, le ciné-concert du 8e festival du cinéma de Brive fut de qualité. Sur des œuvres cinématographiques hypnotiques signées Man Ray et Marcel Duchamp, la talentueuse Barbara Carlotti a délicatement posé sa patte vocale. L’assistance, subjuguée, est restée attentive de bout en bout. C’est souvent à ça qu’on mesure le degré d’appréciation d’une prestation culturelle publique et ouverte à tous dans un lieu passant.

Festival du cinéma de BriveDe retour au Rex, les spectateurs ont découvert le premier film de Serge Gainsbourg, Je t’aime moi non plus. L’histoire de deux éboueurs homosexuels, Krassky (Joe Dallesandro) et Padovan (Hugues Quester), qui débarquent, avec leur impressionnant camion benne, dans un no man’s land où travaille Johnny (Jane Birkin). Cette fille est serveuse dans un snack des plus glauques où seuls les vents intempestifs du patron Boris, alcoolique notoire, viennent troubler le lourd silence. Krassky va s’éprendre de Johnny, et vice-versa. Padovan, jaloux et violent, aura bien du mal à vivre cette situation…

Festival du cinéma de BriveCe qui est, de loin, le meilleur film de Gainsbourg (qui a 4 longs métrages à son actif) a suscité, à sa sortie au milieu des années 70, des salves critiques d’une violence rarement atteinte. Le thème sulfureux se prêtait sans doute à cette fusillade de mots contre Gainsbourg. Le biographe Gilles Verlant (dont nous publierons une interview demain) avait gentiment prévenu les spectateurs en amont de la projection d’hier soir en lisant les critiques les plus dures à l’encontre de l’homme à tête de chou. Non sans préciser que quelques personnalités voleront vite au secours du réalisateur, comme Henri Chapier ou François Truffaut.

Gilles Verlant hier soir au Rex“La violence des réactions s’est affichée jusque sur le mur du célèbre 5 bis rue de Verneuil, où vivait Gainsbourg”, a raconté Gilles Verlant. “Ce mur, où les fans venaient griffonner des mots – et continuent à le faire -, a reçu des messages très violents, et même des menaces de mort à l’encontre de Serge!”

En filmant un couple homosexuel dégringolant enlacé dans les ordures et des scènes érotiques dans un camion benne ou sur des lits sales et fatigués au beau milieu des années 70, difficile d’éviter le scandale. Et ceci malgré l’indéniable esthétisme des images et le talent des comédiens, que ce soit Jane Birkin dans un de ses plus beaux rôles ou le fascinant Joe Dallesandro, icône de l’underground américain, malgré la qualité très relative du doublage en français assuré par Francis Huster.

L’hommage du festival briviste au Gainsbourg cinéaste se poursuit encore pendant trois soirées, à 22h. Ce soir, Equateur. Samedi, Charlotte for ever. Et dimanche, Stan the flasher.

Tous les détails de la programmation, très dense, du 8e festival du cinéma de Brive, c’est sur le site officiel de l’événement.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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