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Sire, pourrois-je oublier ma bêche ?

“Sire, pourrois-je oublier ma bêche?” Le musée Labenche a choisi un titre bien énigmatique pour cette exposition qui vous emmène vous promener côté jardins jusqu’au 25 juin. Il  s’agit en fait d’une citation empruntée au célèbre jardinier du roi Louis XIV, André Le Nôtre, qui en aurait assorti ses armes héraldiques.

“Par cette référence, l’exposition accompagne d’une part les commémorations qui entourent le quadri-centenaire de la naissance de le Nôtre et d’autre part suit le sillon des innovations initiées par le grand ordonnateur des plants et parterres du roi“, a expliqué Françoise Gautry, maire-adjoint à la culture lors du vernissage ce week-end. De jardins à la française il est donc question mais pas uniquement car quelque soit les époques, l’homme a toujours tenté de domestiquer la nature pour cultiver son jardin, véritable évocation de sa culture et de ses modes de vie.

Chapiteaux en calcaire du 12e siècle, décor peint de la fin 18e, tapisserie d’Aubusson, cartes postales, éléments de décor de théâtre, huile évoquant La Guierle en 1900… En quelques pièces issues de ses collections, le musée Labenche évoque ainsi ce rapport que Brive a pu entretenir à la nature au fil des siècles. Dans un premier temps, la part rurale occupe un large espace du périmètre communal, avec un faible développement des jardins dans le tissu urbain à proprement parlé. La ville connait ensuite de nombreuses transformations, parfois au détriment des petits jardins qui animaient son tracé. Le tissu urbain de plus en plus dense, principalement dans le centre historique d’origine médiéval, favorise difficilement l’implantation d’espaces verts qu’ils soient privés ou publics. Brive se questionne aujourd’hui d’autant plus sur la place du jardin dans la ville, la forme et la fonction qu’il peut prendre dans le ce paysage d’habitations. Depuis quelques années, de nouvelles générations de jardin émergent en favorisant le partage, l’engagement solidaire tout en respectant la biodiversité et des modes de cultures écologiques comme le jardin Viallatoux ou à la cité Maillard.

“Selon des études récentes analysant notre consommation, nous dépensons plus pour nos jardins qu’en équipement informatique“, rappelle Françoise Gautry. “Nous sommes un des peuples européens qui dispose de la plus faible surface jardinable… et pourtant nous y passons plus de temps que la majeure partie de nos voisins!” Nous sommes donc loin d’avoir fini de cultiver notre jardin.

Sire pourrois je oublier ma bêche? à Brive au musée Labenche, dans la salle d’exposition temporaire. Ouvert tous les jours sauf mardi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h30. Entrée libre. Infos au 05.55.18.17.79. Jusqu’au 25 juin. Cette exposition a été réalisée en partenariat avec Arts et Sciences en Limousin et Récréasciences, à l’occasion du quadricentenaire de la naissance d’André Le Nôtre.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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