Un spectacle hors norme, surréaliste, dantesque. Il n’y avait pas assez de superlatifs hier soir pour qualifier la prestation du groupe Shaka Ponk qui a ouvert le bal de Brive Festival. La Monkey power a déferlé sur le sable de la Guierle, laissant un public rincé par le déluge de sons et d’images. Du jamais vu ! Ce soir, place à partir de 19h à Faada Freddy, puis Izia (20h20) et Julien Doré (21h50).
De vrais malades, hurlant, bondissant, dans une hystérie incessante qui en met plein les yeux et les oreilles. Comme ils l’avaient annoncé, les Monkeys “ont tout donné”, fidèles à leur réputation. De scène en festival, SHK PNK marque ainsi son passage comme une trainée de poudre. Brive s’en souviendra longtemps.
Les Festivaliers auront du d’abord patienter longtemps pour entrer dans l’arène. La file d’attente sinuait sur toute la place. Avec une demi-heure de retard, la soirée d’ouverture a enfin commencé avec la pop radieuse de Alb, étoile montante de la scène française. Le Rémois Clément Daquin et son batteur Raphaël Jeanne ont enchaîné en toute simplicité leurs rythmes entêtants aux sonorités empruntées aux jeux vidéo.
Ce MacGyver de l’électro-pop est sacrément doué de ses dix doigts pour synthétiser la culture eléctronique et la chanson pop. Au résultat, des mélodies entrainantes, des ritournelles arc-en-ciel, parfois mélancoliques, plus intimistes, qui ont su capter le public. Les festivaliers se sont laissés porter par les morceaux dont le tube cathodique Whispers Under The Moonlight. “Je vous avez dit que ce serait vachement plus rigolo tous ensemble.” Habitué à précéder Shaka Ponk, Alb aura chauffé la plage impatiente d’en découdre avec les bêtes de scène.
Quand on assiste à un concert de Shaka Ponk, on vient pour sauter, se dépenser mais aussi en prendre plein les yeux. Toutes générations confondues. Et comme avec eux, il faut s’attendre à tout, ça a commencé par une entrée antinomique: quelques notes de musique classique. Sur l’écran géant, une violoncelliste virtuelle donne le la. Un à un, les Monkeys entrent en scène parés sagement de costumes blancs. Et brusquement, tout bascule. C’est une explosion de couleurs, d’images, de sons. Une folie collective s’empare de la Guierle. Sur scène, les vestes valsent, les riffs se déchaînent dans un rock délirant et sexy. Sur le sable, le public exulte et entre en transe. Démentiel!
Crinière ébouriffée, la chanteuse Samaha Sam arpente la scène comme une panthère. Sauvage. Dans son costume délirant, son acolyte Frah bondit avec extravagence en tous sens: “Allez le public, on vient te donner un peu d’amour“, vocifère le chanteur d’une voix qui semble gonflée à l’hélium. Il ne tardera pas à faire ses inévitables incursions au-dessus de la foule, porté debout par les festivaliers, en poursuivant son show vociférant. Une hystérie. Le tsunami SHK PNK brasse rock, punk, métal, funk, hip-hop dans une énergie démesurée.
“On fait pas trop de bruit?”, hurle Frah dans son micro en forme de calumet avec caméra incorporée. “On fait pas assez de bruit?”, braille-t-il de plus belle. Le public vocifère à l’unisson. Une vraie folie.
Sur l’écran, défilent un univers graphique original et déjanté, une galaxie d’images futuristes. Voyage dans une autre dimension, peuplée de robots surfant sur une mer rouge, de planètes dévastées, de vaisseaux spatiaux, de guerres urbaines… Et Goz, la véritable star, singe en images de synthèse, la mascotte du groupe. Car ils sont vraiment 7 sur scène: sept Monkeys, comme ils aiment se qualifier, dont six humains. Encore que… des barjots puissament possédés. Et dire qu’à l’origine, ils voulaient former un groupe zen à l’esprit métal !?
“Le meilleur, c’est toi. Tu es la rock star international. Moi modeste petit signe, je viens profiter de toi“, distille le chanteur dans un délire mêlant français, anglais et espagnol. “Vous avez la Monkey power”, hurle la panthère à ses côtés. Ça finira évidemment par un rappel dans la surenchère. Des gorilles entament un duel avec Ion. Et c’est reparti dans l’hystérie. Le public est galvanisé et fini rincé par une telle débauche savament orchestrée. Brive Festival a commencé par un feu d’artifice. Tout simplement énorme.