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Sevilay Cakir cultive l’art de l’ebru

L’ebru, c’est l’art turc du papier marbré, reconnu patrimoine immatériel par l’Unesco. Un processus unique qui consiste à dessiner sur l’eau pour transférer ensuite le motif sur papier. Une vraie passion pour Sevilay Cakir qui a décidé d’en faire son métier en travaillant avec des imprimeurs ou en proposant des ateliers pour divers publics. Installée chez elle en auto-entrepreneuse, elle prépare aussi une exposition.

“C’est un rêve d’enfance qui se réalise. Je connais cet art depuis que je suis toute petite. Sa connaissance et son savoir-faire se transmettent oralement de maître à apprenti, c’est donc difficile de l’acquérir. Il est devenu plus accessible grâce aux moyens de communication moderne.” Sevilay Cakir a d’abord suivi une formation de 2 jours à Paris puis en vidéo conférence avec un maître. “Ça fait un an que je me suis formée et que je le pratique.”

La technique connue depuis plusieurs siècles, est étonnante: elle consiste à créer des motifs colorés en appliquant des pigments de couleur au goutte-à-goutte ou au pinceau sur de l’eau. “On y ajoute une substance grasse pour que les couleurs restent en surface.” Lorsque le dessin voulu est terminé, elle place délicatement une feuille de papier sur le dessus du bac, sans faire de bulles, afin de transférer l’image qui est ensuite mise à sécher quelques heures. “La maîtrise vient avec la pratique”, explique Sevilay. “Il y a un côté magique dans ce que révèle le papier. On ne reproduit jamais le même dessin. Il y a toujours une part de hasard.”

Au début, c’était un simple loisir et l’ebru s’est imposé à elle comme une transcendance. “J’oublie tout en le pratiquant, je rêve, je voyage… Je suis capable de m’y absorber pendant trois heures sans m’en rendre compte, je ne vois pas le temps passer.” À la surface de l’eau, l’esthétique striée et tourbillonnante est hypnotisante. “Ça m’a aussi permis de dépasser les moments difficiles.” Elle l’a constaté à maintes reprises: “Le rendu reflète l’humeur, l’âme du moment, sans que l’on en est quelquefois vraiment conscience”. C’est pour cela que Sevilay Cakir aimerait partager l’ebru avec des enfants ou des adultes en difficultés. “Je suis sure que ça leur apporterait une ouverture. À la fois, cela leur permettrait de découvrir quelque chose de différent et de s’évader à travers.” Elle travaille d’ailleurs déjà avec une maison de retraite, démarche les services sociaux ou éducatifs, les imprimeurs relieurs… Elle y croit tellement qu’elle a démissionné de son travail pour se consacrer à cette envie, une nouvelle vie.

Infos au 06.67.61.61.36.

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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