L'actualité en continu du pays de Brive


SCOT Sud Corrèze: le débat sur le PADD est clos, place au DOO

Le bureau du SEBB mercredi avec la présidente Patricia Broussolle au micro

Le 5 octobre dernier, le comité syndical du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) Sud Corrèze (pour découvrir ce qu’est le SCOT Sud Corrèze, cliquez ici) se réunissait avec, dans l’ordre du jour, la présentation du bilan de la phase de diagnostic stratégique du SCOT. Ensuite, les conseillers du territoire ont eu plusieurs semaines pour se pencher très attentivement sur ce document afin d’avoir les éléments pour débattre sur le Plan d’aménagement de développement durable (PADD). Un débat qui a eu lieu mercredi.

Denis Leddet, du cabinet Citadia, a présenté la synthèse du PADD“Cette séance est particulièrement importante dans l’histoire de l’élaboration du SCOT. Même si on ne fige pas encore ce document, il s’agit, pour tous les conseillers, de pouvoir s’exprimer lors de ce débat consacré au PADD, afin que toutes les remarques soient consignées.” Comme à l’accoutumée, Patricia Broussolle, présidente du Syndicat d’études du bassin de Brive en charge de la mise en place du SCOT, fait preuve de rigueur dans le déroulement du comité syndical. “74 élus sont présents, le quorum est atteint, tout va bien. Lors du débat, je vous demanderai de vous présenter avant votre intervention car un enregistrement est réalisé.”

Tout est en place. La séance peut débuter. Et la délibération sur le PADD en sera donc le gros morceau. Denis Leddet prend alors la parole pour le cabinet d’études Citadia et présente un document de synthèse reprenant les grands axes du PADD. Une quarantaine de minutes seront nécessaires pour expliquer aux élus l’esprit de ce document très dense.

Ce PADD du SCOT va définir les grandes lignes du projet politique d’aménagement de l’espace pour les 15 à 20 années à venir. Le document se veut “simple, précis et explicite, lisible par tout citoyen”. Ce PADD sera ensuite traduit dans le SCOT par un Document d’orientation et d’objectifs (DOO). Le but: que le territoire donné se développe harmonieusement et, donc, efficacement, ceci en assurant un équilibre de développement dans des domaines variés allant des équipements à la démographie en passant par l’économie, les transports, l’environnement, etc. Il faut bien comprendre que la notion même de cohérence implique qu’un domaine ne peut se développer sans considérer les autres domaines. Tout est lié.

Le choix des élus est, en substance, celui d’un développement s’appuyant sur l’attractivité indéniable du pôle urbain (l’agglomération briviste) pour développer d’autres territoires dans le cadre d’une multi-polarisation. Les différents bassins de vie devront alors être complémentaires en se développant chacun sur leurs spécificités actuelles. Ainsi pourra être atteint le souhait d’accueillir, dans de bonnes conditions, 20.000 à 25.000 habitants supplémentaires sur 20 ans.

Le foncier au cœur du débat

Lors des échanges qui ont suivi la présentation, quelques élus se sont émus de voir leurs communes ne pas être représentées sur les cartes projetées. Très vite, Pascal Coste, maire de Beynat et vice-président du SEBB, a remis le débat sur les bons rails: “On aura tout le temps de gérer nos soucis dans nos intercommunalités respectives plus tard. Construisons ce SCOT d’abord, car c’est ça la priorité. On ne doit pas passer à côté de l’essentiel.

Les élus ont été très attentifs

Parmi les principales questions des élus, celles de l’implantation d’entreprises et des économies de foncier.

“Si on avait appliqué à la lettre les directives du SCOT, une entreprise comme l’OCP (livraisons de médicaments – NDLR) n’aurait pas pu s’installer à Saint-Pardoux l’Ortigier!” L’affirmation du maire de Sainte-Féréole Henri Soulier a au moins permis que soit éclairé un point de questionnement important: le SCOT aura-t-il des vertus bloquantes pour l’implantation d’entreprises? Si, effectivement, le document d’urbanisme définira des règles précises, ce qui implique des contraintes, il sera néanmoins “bien plus souple que ne l’était l’ancien schéma directeur qui, lui, imposait des zones alors que le SCOT ne définit que des règles”, a expliqué le vice-président Yves Laporte.

Concernant le foncier, la volonté d’économiser l’espace consacré aux installations, notamment privées, a fait débat. Bernard Bleslu, maire de Noailhac a exprimé une inquiétude: “Les gens qui voudront s’installer sur nos territoires ruraux le feront pour bénéficier d’espace de vie, pour avoir de la surface. C’est ce qu’ils viennent chercher dans les campagnes. Les limitations telles que définies dans le document ne seront-elles pas un frein à ces installations?”

Patricia Broussolle a alors expliqué que “tendre vers une économie du foncier ne signifie pas qu’on ne prenne pas en considération les spécificités propres à chaque bassin de vie. Les chiffres affichés dans le document présenté sont des moyennes”. Puis elle a conclu sur cette problématique: “L’évolution des demandes des jeunes couples en terme de surface évoluent, ne serait-ce que pour des raisons financières comme l’achat d’un terrain. Il est donc probable que les économies de foncier envisagées dans le SCOT se fassent d’elles mêmes.”

Chacun a pu s’exprimer. Le débat sur le PADD est clos. Désormais, place à l’élaboration du DOO.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

Mot clé

Laisser un commentaire

7 − 4 =