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Rugby : finir en beauté

Clap de fin pour la saison 2009-2010. Demain sur le coup des 18h30, le moment sera venu de faire les comptes. Avant, les Brivistes auront guerroyé contre les Toulonnais surprenants leaders du championnat à quatre vingt minutes de la fin de l’exercice régulier. Pour les mauvais élèves qui n’auront pas accédé au tableau d’honneur demain soir, ce seront les grandes vacances. Les meilleurs pourront continuer à rêver de Brennus, de conquêtes européennes; les Toulonnais sont dans cette situation. Les Brivistes apparaissant comme les “cocus” de ce championnat. Au mieux, ils terminent 7e, au pire 8e, deux places qui pour l’instant ne donnent droit à rien si ce n’est à une certaine considération doublée d’un réel succès d’estime.

” J’ai longtemps pensé que ce match face à Toulon serait celui de la qualification. Finalement, on va jouer pour se classer le moins mal possible en espérant par un heureux concours de circonstances être retenu pour jouer l’Europe”, précise Christophe Laussucq. L’un des techniciens du CAB ne semble pas avoir une “pêche” d’enfer.

Les images de la première mi-temps à Bayonne lui reviennent en boucle. Ça, effectivement, quand on repense au scénario de la première période face aux Basques, il y a de quoi se mordre les doigts jusqu’au sang. Une première période calamiteuse et la victoire tant espérée aux vertus salvatrices pour l’avenir avait déjà choisi son camp, ce n’était pas celui du CAB malgré la belle réaction en seconde mi-temps. “Depuis la défaite au Racing, les gars n’affichent pas la même détermination. Certains sont usés. Puis sur les quinze derniers matchs, nous nous sommes déplacés neuf fois. On ne peut pas dire que nous sommes vernis”, explique Didier Casadéi, le docteur es mêlées. Lui aussi ne semble pas vraiment dans son assiette, comme s’il craignait que cette fin de saison ait un goût très amère d’inachevé.

Sur le terrain les gars enchaînent des phases de jeu, rien d’original sous le soleil timide de ce milieu de matinée. “On se doit de gagner pour finir en beauté pour espérer terminer 7e et attendre un miracle”, vient préciser Jamie Noon dans une langue française maîtrisée de mieux en mieux. L’ancien joueur de sa gracieuse majesté quoiqu’il arrive aura rempli le contrat. Difficile d’en dire autant pour Andy Goode ou bien encore Riki Flutey qui a filé à l’anglaise ces derniers jours. Celui qui avait été annoncé comme le joueur providentiel, qui allait porter vers les sommet le CAB, ne laissera pas un souvenir impérissable sur le bord de la Corrèze. Il aura fait cinq match sur trente deux; le retour sur investissement n’y est pas.

Contrairement à Riki Flutey, un autre Anglais lui fait l’unanimité, mais il est camp d’en face. Il a une attitude très particulière quand il frappe une pénalité ou une transformation, il peut tenter et ce qui est plus rare réussir des drops de cinquante mètres et plus. Il a un visage de marbre, vous l’avez reconnu, il s’agit de mister Jonny Wilkinson qui est finalement un vrai mystére dans sa façon d’être. Si le RCT flirte avec les sommets, il y ait pour beaucoup. Face à Perpignan la semaine dernière, il a marqué 23 points sur les 33 de son équipe. Demain comme pour entretenir une légende couverte de mystéres, super Jonny serait incertain, info ou intox, on serait tenté de pencher pour la seconde option. Ce matin Alexis Palisson a frappé des pénalités sur tous les angles du terrain à des distances différentes. Le jeune international briviste y a mis du coeur à l’entraînement mais il refuse sagement toute comparaison avec le buteur toulonnais: “Lui, il n’a plus rien à prouver, c’est le meilleur joueur au monde dans cet exercice de buteur. Moi, j’ai tout à prouver”, admet humblement Alexis Palisson. Le petit prince et le maître devraient livrer à distance un duel passionnant si d’aventure Jonny est d’attaque.

Des Toulonnais qui déboulent en Corrèze avec la ferme intention de poursuivre leur impressionnante série de 8 victoires consécutives en championnat. Les gars de la rade viennent à Brive pour valider leur ticket pour une qualification directe en demi-finale qui aurait le mérite de leur éviter un match de barrage toujours aléatoire. L’enjeu est de taille pour ces visiteurs qui n’ont plus gagné au stadium depuis le 2 mai 1999. Ils s’étaient imposés 40-35, signant ainsi la cinquième victoire du RCT en Corrèze depuis 1948.

Maintenant, ces Toulonnais auraient tort de se voir beau trop tôt : Perpignan, Toulouse, Castres ont chuté cette saison à Brive et Clermont a trébuché. En revanche, ils peuvent aussi se rassurer en se disant que Biarritz et le Racing ont gagné sur cette terre corrézienne. Le décor est planté pour cette ultime représentation à domicile pour le baisser de rideau sur cette saison.

Jean René LAVERGNE

Jean René LAVERGNE

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