Hier à l’école Lucie-Aubrac de Rivet, c’était une journée morte: seulement un écolier sur trois était présent. A l’école Marie-Curie, située dans le quartier de Tujac, ce sera demain. La raison de ces protestations qui mobilisent parents et enseignants: les fermetures de classes envisagées par l’inspection académique. Pour témoigner de leur opposition à ce projet et de leur soutien aux personnes mobilisées, Philippe Nauche, maire de Brive, Patricia Bordas, son premier adjoint ainsi que de nombreux élus de la majorité municipale et représentants du Conseil général ont visité ces deux écoles hier.
A l’entrée des écoles Lucie-Aubrac et Marie-Curie, des pancartes portant les inscriptions “Conjuguer: qui va m’enseigner?” ou encore “Nous voulons une école où il fait bon travailler = pas de fermeture” annoncent la couleur. Dans ces écoles situées dans les quartiers de Rivet et de Tujac, l’inspection académique de la Corrèze va proposer la fermeture d’une classe à la rentrée prochaine. Pour Lucie-Aubrac, un départ à la retraite ne sera pas remplacé et pour Marie-Curie, à la suppression d’un poste d’enseignant s’ajoute la suppression d’un poste d’éducateur de vie scolaire.
“Après la suppression du Rased, des agents de vie scolaire, maintenant, on s’attaque au noyau dur: les enseignants et en plus en Zone d’éducation prioritaire. C’est particulièrement inacceptable. Nous sommes révoltés de constater que la ZEP devient un sigle vide. Cela va à contre-courant de ce qu’on souhaite faire et c’est la conséquence de la politique gouvernementale”, a affirmé Philippe Nauche, maire de Brive lors de la visite dans les écoles.
“On ne fait pas une classe à 15 élèves comme on la fait à 28”, avance Samantha Philippon, parent élu, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue hier à Marie-Curie. “On se bat pour que ce poste soit maintenu afin que nos enfants qui viennent de tous horizons, et cela fait la force de notre quartier, puissent étudier dans les meilleures conditions.” Mais les problèmes d’effectifs ne sont pas les seuls à susciter l’inquiétude et le désaccord des élus: “On a fait un gros travail notamment sur le quartier de Rivet pour aider les enfants en dehors de l’école”, ajoute Patricia Bordas, premier adjoint. “Ces suppressions risquent de casser la dynamique qui était en train de commencer à porter ses fruits“, déplore le premier adjoint. Et le maire de conclure: “On est tous concernés. Ce sont les projets de toute une ville que cela met à mal.”
Vendredi, un rassemblement est prévu à Tulle devant la préfecture à 15h à l’initiative des enseignants et avec le soutien des parents et des syndicats. “Vendredi, l’école sera donc fermée”, annonce une enseignante de Marie-Curie. “Tous les enseignants seront en grève. Ce sera aussi le cas pour l’école maternelle et pour beaucoup d’écoles dans la ville.”