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Quand Prokofiev fait rire une salle comble

Jamais une représentation de Pierre et le loup n’aura fait autant rire. Il faut dire que la plupart des spectateurs avaient en dessous de 10 ans et que l’orchestre symphonique de l’opéra de Toulon accompagnait magistralement le très beau film d’animation de Suzie Templeton. Une première pour le festival de la Vézère qui a intégré dans sa programmation une “journée russe” à Brive. Rendez-vous également ce soir à 20h30 au théâtre, avec le même orchestre et cette fois le violoniste virtuose Kirill Troussov.

“On va voir un film en musique”, explique à l’entrée un des gamins impatients. Les 111 enfants des centres de loisirs Enfance éducation de la Ville sont arrivés en une immense vague encadrée des gilets fluo. Dans la salle, également beaucoup de familles venues avec leur progéniture. L’ambiance est plutôt inhabituelle. “Bonjour les enfants, parents, animateurs”, lance jovialement Philippe Bernold, avant de présenter avec beaucoup de malice ce qu’est un orchestre symphonique. “Il y a les souffleurs, les frotteurs et les tapeurs“, résume le chef d’orchestre qui explique avec humour les différents instruments associés aux personnages du chef-d’œuvre de Sergueï Prokofiev. Le compositeur avait d’ailleurs composé Pierre et le loup dans cette intention pédagogique.

La contrebasse s’amuse à faire l’éléphant, même si l’animal n’est pas au générique de la pièce, les rires sont instantanés. Puis le hautbois fait le canard, la flûte l’oiseau, les cordes Pierre, le basson son grand-père… mais les enfants n’en démordent pas et crient au loup. Lorsque les cors personnifient enfin la bête, le silence se fait: le loup est bien là, tapi dans la salle et chacun se recroqueville dans son siège. Mais avant d’entamer le ciné-concert et pour montrer comment s’harmonise un tel ensemble, l’orchestre va d’abord interpréter en lumière le premier mouvement de la Symphonie classique du même Prokofiev, un avant-goût du concert de ce soir.

Enfin, l’écran s’anime sur les premières images sans paroles. Les marionnettes envahissent la salle par leur ultra-réalisme. Le conte contemporain suggère d’emblée que le loup n’est pas forcément animal mais peut aussi prendre forme humaine. L’expressivité des personnages est sublimée par la musique interprétée en direct et leurs regards en disent plus qu’un long discours. Les enfants vivent l’histoire, frissonnent avec délice dès que l’animal se rapproche, rient aux éclats des facéties du chat… “C’était trop bien”, résume l’un d’eux à la sortie. Le Festival de la Vézère a touché son jeune public.

Ce soir à 20h30 dans ce même théâtre, l’orchestre symphonique de l’opéra de Toulon provence Méditerranée et le violoniste Kirill Troussov interpréteront deux compositeurs russes: Prokofiev, la symphonie classique, et Tchaïkovsky, son concerto pour violon et orchestre et Elégie pour cordes.

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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