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Pour une agriculture durable, maintenant !

Marché des agricultures durables place Thiers

On peut consommer local et pas forcément cher“, assure Eva Kaniowska, coordinatrice du RAD Limousin, Réseau pour une agriculture durable, c’est-à-dire une agriculture qui se veut “économiquement viable, socialement équitable et qui ne nuit ni à l’environnement ni à la santé”. Les onze producteurs locaux présents hier place Thiers pour ce premier marché du genre à Brive, ont montré qu’il était possible de produire et de consommer autrement. La graine est semée.

Sur le marché pour une agriculture durablePain, légumes, miel, fromage… rien que du direct, sans intermédiaire: en circuit court. C’est l’un des principes de cette agriculture qualifiée de “durable”. Un terme aujourd’hui mis à toutes les sauces, parfois à tort à et à travers, tant et si bien que le public ne sait plus trop à quel label se vouer. “Il y en a beaucoup trop, Label rouge, AB, AOC, Nature et progrès… on en compte déjà 5 rien qu’en bio. Même si ça peut offrir un intérêt sur un circuit long, on finit par perdre en lisibilité”, constate la coordinatrice. “Et de quelle qualité parle-t-on? Tout dépend du cahier des charges. Il y a des producteurs qui n’en ont pas de label mais qui s’inscrivent dans une démarche de réductions d’entrants et d’autres qui ne veulent pas en prendre un car ça a un coût.”

Marché agriculture durableBref, ici comme ailleurs, un consommateur averti en vaut deux pour avoir une connaissance précise de ce qu’il aura dans l’assiette. C’est ce que permet cette agriculture de proximité, à taille humaine.

Le RAD Limousin regroupe ainsi des associations qui s’inscrivent dans cette démarche. Pas de label, mais une volonté commune. “Nous apportons beaucoup d’importance à la gouvernance, le contrôle par nos pairs. C’est dans notre intérêt d’être vigilants”, argumente l’animatrice. En s’appuyant aussi sur l’aspect humain: “On est pas comme au supermarché, c’est du direct du producteur au consommateur, c’est un échange citoyen.”

Des nèfles sur le marché agriculture durableCar il n’y a pas que l’environnement naturel qui trouve grâce aux yeux des membres du RAD. “Nous sommes également très attentifs aussi à la dimension économique et sociale”, affirme Eva Kaniowska. “L’idée, c’est de garder la valeur ajoutée sur la ferme, et pas pour les intermédiaires, afin de rendre les exploitations viables.” Mais ne lui dites pas que finalement nos ancêtres pratiquaient ainsi bien avant eux. “On ne revient pas en arrière pour refaire ce que faisaient déjà nos grands-parents”, s’agace-t-elle. “Ce n’est pas un retour à la bougie car nous intégrons les évolutions techniques. On avance différemment.” Une exigence comportementale en somme. Le marché servait ainsi de support pour faire passer le message.

Marché agriculture durableCe dimanche après-midi, les promeneurs bravant la pluie ont découvert une dizaine de producteurs des alentours qui chacun dans leur registre mettent en pratique cette démarche. L’occasion de goûter, de découvrir des légumes anciens et de quoi se concocter quelques bons plats de saison. “Je mange bio depuis ma naissance, c’est une façon de vivre”,  explique Christian en achetant un bocal de miel au sarrazin. A l’exploitant Dominique Clarté qui allait lui emballait ça dans une poche, le Breton de passage s’insurge: “Il y a suffisamment d’arbres détruits…”

Plus d’infos sur le site du RAD Limousin pour connaître notamment les producteurs du réseau.

Marché agriculture durable

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Marché agriculture durable

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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