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Pierre Bergounioux : “faire reculer les ombres”

Pierre Bergounioux a rejoint hier sa “petite patrie” le temps d’une rencontre avec ses lecteurs. Avec Laure Adler il a évoqué l’empreinte indélébile de son enfance, son métier d’enseignant, et sa volonté d’éclaircir enfin les grands mystères.

La venue de Pierre Bergounioux à la foire du livre se fait rare sinon exceptionnelle. Chaque personne venue écouter l’auteur de La mort de Brune en était parfaitement conscient. C’est donc dans une certaine solennité, heureusement ponctuée d’averses bruyantes et de quelques notes d’humour distillées par les deux intervenants, que s’est déroulée à bâtons rompus une discussion aussi méandreuse qu’une rivière à truites de haute Corrèze. Voici mouchées au vol quelques belles pièces.

Brive: “c’est la petite patrie. La place de l’église Saint Martin, le premier boulevard, la Poste, la Guierle, ensuite commençait l’inconnu”.

Le livre: “j’ai du ouvrir, grâce des canaux occultes, mon tout premier livre dans le ventre de ma mère qui était une grande lectrice”.

Enfance: “le gosse que j’étais a confié à l’adulte que je deviendrai le soin d’apporter les éclaircissements que je n’avais pas trouvé”.

L’Education nationale: “l’enseignement a été vendu il y a 30 ans aux principes du néolibéralisme. On a pris des escrocs et le fric pour seul exemple. L’éducation nationale en a pâti. J’ai fait ce que j’ai pu”.

Enseigner: “la plus belle chose du monde c’est l’intelligence des gosses. Pour peu qu’on veuille bien les prendre par la main de l’esprit, je ne connais rien qui ne leur soit inaccessible”.

Sculptures: “si ce n’était que de moi, mes sculptures resteraient dans la grange corrézienne”.

Le lecteur: “C’est de l’autre que je reçois mon message inversé. Le style c’est l’homme auquel on s’adresse. Chacun s’efforce de faire reculer les ombres dont il est entouré”.

Infini: “Nous sommes nous même inépuisables”.

Michel DUBREUIL

Michel DUBREUIL

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