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“On peut faire des soins palliatifs de qualité à domicile”

Des infrimières de plusieurs services du centre hospitalier de Brive ont apporté leurs témoignagnes

Soins palliatifs: vers une complémentarité hôpital domicile“: le thème de cette conférence a réuni hier soir à Brive des professionnels et bénévoles de toute la région. “Nous devons aller dans le même sens: prendre soin du malade“, ont expliqué ceux qui sont confrontés à cet accompagnement. Avec une exigence: “On n’est plus dans le curatif, mais dans la qualité de vie du malade. Il faut tenir compte de ses désirs et lui apporter de l’écoute et un quotidien agréable.”

Une salle très attentiveMémoire et souvenirs de vies: “Madame B., 76 ans, est en échappement thérapeutique. Elle est fatiguée, anxieuse et élude tout ce qui évoque sa maladie”, explique une infirmière du service de médecine générale au centre hospitalier de Brive. “Nous avons installé monsieur P. dans une chambre seule avec un lit pour accompagnant. Les derniers jours, son état se dégrade très vite”, témoigne à son tour une aide-soignante en pneumologie. “Le patient s’éteint, l’émotion est forte, pour l’infirmière aussi qui verse des larmes et s’en excuse…”

Difficile de résumer une soirée où chaque cas évoqué est unique, forcément, puisqu’on touche à l’humain, où chaque cas invoque pourtant d’autres vécus, tout aussi révélateurs de ce à quoi sont confrontées les équipes soignantes: ces moments d’une “réelle intimité” où se mêlent “chaleur humaine, attention, réconfort et respect“, sans taire par ailleurs “l’attachement” au patient, “la frustration” engrangée, les “instants de panique”…

Le docteur Gérard Terrier, chef de service et président du comité d'éthique du CHU de LimogesEn parler ensemble, tel aura été un des mérites de cette conférence organisée par le centre hospitalier de Brive. Une première qui a permis de mettre du lien entre tous ceux qui interviennent dans cette démarche. “Pour répondre aux besoins de la population, il nous faut mieux maîtriser cette culture palliative et donc nous former”, insistent le docteur Caroline Paulus, gériatre hospitalière et Anne Dupuy-Pégourdie, cadre de santé, qui ont porté la manifestation englobant diverses approches.

Juridique d’abord, avec Christian Moulinard, maître de conférence à la faculté de Limoges, venu éclaircir la loi Léonetti qu’il résume en trois termes “dignité, liberté et transparence“, en insistant sur la nécessité pour chacun de rédiger des directives anticipées. Médicale, bien sûr, avec le docteur Gérard Terrier, président du comité d’éthique du CHU de Limoges qui a expliqué le rôle des équipes mobiles (EMSP), dont une en Corrèze, et insistait sur “le double refus de l’obstination thérapeutique et de l’euthanasie“. Humain, surtout, au travers des nombreux  témoignages apportés par les infirmières et aide-soignantes de Corrèze ou de Creuse, celles intervenant au plus près des malades et de leurs familles.

Anne Dupuy-Pegourdie et la gériatre Caroline Paulus qui ont porté cette conférence“Implication” et “professionnalisme” sous-tendaient chaque prise de parole qui rappelait “l’importance de communiquer pour établir un climat de confiance“. “Nous aspirons à ce que les patients puissent mourir à la maison selon leur désir”, déclare le docteur Paulus. “On peut faire des soins palliatifs de qualité à domicile”, accentue le docteur Terrier. “Nous travaillons en équipe au chevet du malade, nous voulons surtout qu’il ne souffre pas”, témoigne une infirmière. “Son dernier souhait était de voir la maison de son fils au bord de l’Atlantique“, explique une autre, “et l’équipe s’est organisée pour rendre possible cette journée particulière en famille”. Le “prendre soin“, au sens littéral.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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