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Michel Peyramaure : comme un long fleuve

Il aura 97 ans en janvier prochain et n’a manqué aucune Foire du livre qu’il a cofondée. Les 9, 10 et 11 novembre prochain, il y dédicacera encore ses deux derniers romans. Rencontre avec l’écrivain Michel Peyramaure.

“L’idée d’une foire du livre est venue de Georges Deswel lors d’un repas entre copains, car il y avait beaucoup d’écrivains en Corrèze.” Pipe éternellement à portée, regard vagabondant entre les siècles, Michel Peyramaure est de ces rares auteurs qui écrivent presque comme ils respirent, au rythme d’une inspiration toujours féconde. Combien de romans en 64 ans ? « Entre 110 et 115, peut-être ! » Il ne sait plus trop, n’aime pas s’encombrer de chiffres. Un comble pour ce chantre du roman historique.

Son père l’aurait voué à un autre destin : reprendre l’imprimerie familiale. Point de lycée pour lui, direction l’école industrielle. « Un manuel en quelque sorte, ce qui ne correspondait pas du tout à mon tempérament. » Alors il devient typographe, linotypiste, signe sa première caricature à 12 ans, commence tout naturellement à écrire des petits articles et devient journaliste. En 1954, il publie son premier livre Paradis entre quatre murs, « un de mes rares romans intimes, assez médiocre d’ailleurs ». Son éditeur Robert Laffont l’oriente plutôt vers le roman historique. Ce sera Le Bal des ribauds, l’année suivante. Un succès. « On le trouve encore en librairie, il a vraiment une durée extraordinaire. »

Suivront un ou deux livres par an, moult rééditions et traductions comme pour Cléopâtre, son plus grand succès hors frontières. Quel est son roman préféré ? Il réfléchit, hésite : « Peut-être Le Bal des ribauds, celui qui m’a ouvert les portes du roman historique, j’ai de la tendresse comme pour un premier enfant. » Au fil des années, ses ouvrages se sont accumulés à l’étroit dans une débordante bibliothèque. « Je n’ai pas d’époque de prédilection. Je fonctionne au coup de cœur. Je ne suis pas historien, mais j’ai une passion pour l’histoire… et j’ai encore de la documentation pour 10 ou 20 ans », annonce-t-il malicieux.

Pas un jour sans qu’il n’écrive, « 6 à 7 heures, même les dimanches et jours de fête ». Il prend des notes en speed writing, engrange des fiches, tape un premier jet sur sa vieille Remington avant de tout recopier sur ordinateur. « J’ai une facilité d’écriture, en toute humilité. Je ne me force jamais, j’ai horreur de la servitude. Je me mets devant ma machine, je relis ce que j’ai écrit la veille et j’enchaine tout de suite. » Ça coule, sans aucune page blanche ou déchirée. Tous les matins, il s’adonne aussi à son taï chi, « une gymnastique homéopathique ». Il s’accorde juste « une bonne sieste » dans un équilibre quotidien qui le maintient en forme. “Mon prochain roman se situe à Paris et en Corrèze, dans les années 30-40.”

À la Foire du livre, il dédicacera ses deux derniers romans parus en 2018 : Les tentes noires, une évocation des croisades publiée par Calmann Lévy et Les Salamandres sur François 1er, chez Robert Laffont. Son stand n’est pas très loin de l’endroit qui l’a vu naitre : « Je suis né au théâtre municipal, derrière l’horloge, dans la loge de concierge de ma grand-mère paternelle… Il y aura donc un jour la salle Michel Peyramaure dans les étages », plaisante-t-il.

Infos sur foiredulivredebrive.net.

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Marie Christine MALSOUTE, Photos : Sylvain MARCHOU

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Sylvain MARCHOU

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