L'actualité en continu du pays de Brive


Médée sort de l'ombre

intro medee

Dernière ligne droite pour le Théâtre sur le Fil en résidence de création jusqu’au 30 septembre au théâtre. Médée, menée à terme par la compagnie locale après plus de trois ans de travail, fera ainsi sa grande première le jeudi 1er octobre au théâtre, en ouverture de la saison des Treize arches. A noter qu’elle sera précédée la veille, mercredi 30 septembre à 15h, d’une générale ouverte au public.

m8“A fond”, “comme si c’était la grande première”, “comme s’ils jouaient leur vie”. C’est comme cela que les 7 comédiens lancés avec le Théâtre sur le Fil dans l’aventure de la Médée de Sénèque s’adonnent aux 16 derniers filages de la pièce, deux par jour d’ici le jeudi 1er octobre. Sur la scène du théâtre, ils donnent tout. Pas encore assez pour Jean-Paul Daniel, metteur en scène, qui rit, applaudit, demande de porter plus haut la voix, râle, exulte et finit par sortir prendre l’air pour se calmer. C’est qu’à quelques jours de la grande première d’un projet porté pendant plus de trois ans, il n’y a pas que les comédiens qui sont à fleur de peau, toutes les émotions sont décuplées. Les doutes exacerbés.

m3“Ça fait trois ans, il faut accoucher maintenant!“, lâche Sévérine Garde-Massias, comédienne qui porte le rôle de l’héroïne Médée. “Là, on est en pleine contractions!” C’est le prix à payer pour s’être lancé dans un projet “audacieux et ambitieux”, pointe Jean-Paul Daniel, metteur en scène. Car c’est en quelque sorte les souris qui accouchent d’une montagne. “On est là dans une autre sphère.” Une sphère que touche du bout des doigts et pour la première fois la compagnie locale. “Créer un projet comme celui-ci pour une compagnie comme la nôtre demande une énergie de dingue. Il a fallu s’accrocher.”

C’est ce qu’ils ont fait. Et aujourd’hui, ils s’apprêtent à récolter le fruit de leur travail: la première se profile et fait en plus l’ouverture de la saison des Treize arches, sur la grande scène du théâtre. “C’est une proposition de Colette Froidefont, responsable de la programmation spectacle vivant. Ça nous a surpris et ravis. Nous sommes très heureux. C’est une opportunité pour nous de montrer et faire reconnaître notre travail chez nous”.

m1Un travail pour lequel ils ont réussi à fédérer une équipe de 15 personnes, sans compter toutes celles qui, après avoir découvert le projet, créé les portes grandes ouvertes (comme à la Grange par exemple), ont rejoint l’aventure. Encore étonné de l’enthousiasme et de l’engagement que cette pièce a suscité, le metteur en scène décrit un travail “obsédant et joyeux”, auquel tous les comédiens se sont associés. “On a tous cherché, gratté dans les bouquins, on a été honnête. On n’a pas triché. Ce que nous avons choisi de traiter de Médée, c’est son évolution, de son humanité vers son inhumanité. Il y a de l’horreur, de la violence, du désir. C’est sexuel. Qu’est-ce que le spectateur va garder de tout ça ? Comment il va aborder cette monstruosité ? Il se racontera ce qu’il aura envie; après, ça ne nous appartient plus.”

Ils ont fait leur part du travail en somme, aux spectateurs de faire la leur. “Tous ultras passionnés, nous avons fait notre boulot d’artisans du théâtre.” Le jeu fluidifié, le décor changé, la cage d’abord aménagée ayant été explosée, mais aussi les lumières, la musique, tout a beaucoup évolué depuis le début. Jusqu’à la fin où une “matrice”, l’œuvre monumentale de l’origamiste Vincent Floderer a fait son apparition. “Maintenant, on a hâte. Car cette première, captée par le 400, sera l’aboutissement d’un long cheminement et le commencement d’autre chose. On espère que ce spectacle pourra tourner”, lancent-ils. En attendant, pour respirer, une partie de l’équipe s’est lancée dans un Feydeau (Feu la mère de Madame, au théâtre de la Grange, les 18, 19 et 20 décembre); et il semblerait même que cette aventure ait fait naître chez eux l’envie de nouveaux projets à mener ensemble.

Médée de Sénèque, mise en scène par Jean-Paul Daniel, par le Théâtre sur le Fil. Le jeudi 1er octobre dès 20h dans le hall du théâtre, extraits de L’Homme apaisé de Sénèque par Michel Octobre. Durée 2h15. Tarifs: de 5 à 20 euros. Infos et réservations au 05.55.24.62.22, sur le site des Treize arches et de la compagnie.

Sur ce même sujet, vous pouvez consulter nos précédents articles:

 

pano m2

m5

m6

m4

m8

pano medee

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

Laisser un commentaire

cinq + un =