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Mécanic vallée: la CGT passe à l’offensive

Vincent Labrousse, Alain Hébert et Stéphane Gauget de la CGT Mecanic vallée

Les carnets de commande sont pleins et pourtant c’est la casse à l’emploi“, dénoncent les syndicalistes de la CGT Mécanic vallée, un secteur industriel qui concerne 16.000 emplois. “On en a perdu plus de 3.000 en un an et demi.” Alors, sans attendre une action d’urgence, les métallos montent au créneau pour défendre l’emploi et l’industrie: ils exigent de vrais plans d’embauche et de formation. Partout le mouvement s’organise.

Stéphane Gauget, secrétaire USTM et repésentant CGT départementalHier après-midi, la CGT métallurgie tenait une conférence de presse. Autour de la table, des représentants du collectif Mécanic vallée et de l’USTM (Union syndicale des travailleurs de la métallurgie) venus présenter leur programme. La Mécanic vallée regroupe l’Aveyron, le Lot et la Corrèze, la Haute-Vienne et un peu de Cantal. “Pour ce qui est de la Corrèze, la CGT a progressé partout, en terme d’effectifs, de représentation et de lutte“, constate localement Stéphane Gauget. “Nous sommes présents dans de nouvelles entreprises, les jeunes se mobilisent…” Signes pour les syndicalistes d’une véritable prise de conscience.

Un recours massif à l’intérim

Au lendemain de la semaine de l’industrie organisée par le gouvernement, les métallos sont montés au créneau, dénonçant ce qu’ils appellent “une politique de casse de l’emploi et de l’industrie”. “En un an et demi, on a perdu plus de 3.000 emplois dans la Mécanic vallée, notamment à l’aide de la crise. On a dégraissé au maximum par des plans sociaux, des départs naturels ou anticipés“, s’insurge Alain Hébert.

Alain Hébert pointe la pyramide des âges dans les entreprises: la majorité des effectifs se concentrent sur les plus de 50 ans“Les profits vont bien, mais en terme d’emploi c’est une catastrophe: la crise est devant nous.” Et d’argumenter: “Les carnets de commandes sont pleins: Airbus annonce des commandes supérieures aux années précédentes. Même chose chez Dassault. Dans l’automobile, on a atteint des records… Mais pour faire face, plutôt que d’embaucher, c’est le recours massif à l’intérim, aux heures sup’ et aux horaires atypiques. Borg Warner en Corrèze emploie 150 intérimaires, Bosch Rodez 180… et 30 étudiants. Chez certains, plus du tiers des salariés sont en intérim. C’est une dégradation terrible des conditions de travail.”

Les Fonderies d’Ussel

Alain Hébert pointe une feuille avec une pyramide inversée: “La majorité des effectifs se concentrent sur les plus de 50 ans.” Il s’agit de la répartition des âges des salariés de la SFU, la Société des fonderies d’Ussel qui travaille pour Ariane, Airbus, Dassault… Pour les métallurgistes, cette société corrézienne est emblématique de la situation. “Il y a eu jusqu’à 700 salariés et aujourd’hui un peu moins de 300. Des fonderies comme celles-la, il n’y en a que 6 au monde et c’est la dernière de ce type en France. Et il n’y a plus aujourd’hui de formation dans ce domaine.” Stéphane Gauget renchérit: “Tout le savoir-faire va s’en aller  On a 3 ou 4 ans devant nous avant qu’elle ne meurt de sa belle mort si on ne prend pas les devants. C’est une de nos grosses batailles. Il faut montrer que cette entreprise peut vivre grâce à une stratégie industrielle et non pas financière.”

Pour un véritable dialogue social

Vincent  Labrousse“C’est une hémorragie qui s’annonce”, prévient le représentant. “D’ici à 2015, le patronat estime à 4.000 le nombre de départ en Mécanic vallée: c’est un plan social déguisé.” Alors les métallos réclament “un véritable dialogue social” et une réelle gestion prévisionnelle “permettant d’anticiper les départs en retraite et d’organiser les formations pour maintenir et développer les savoir-faire“.

Ici comme ailleurs, les CGT Mécanic vallée étendent leur présence pour peser dans la balance. “Nous sommes déjà 600 et nous sommes organisés dans plus de 20 entreprises. Notre objectif est d’atteindre rapidement les 1.000 syndiqués et d’entrer dans de nouvelles entreprises.” Pour Vincent Labrousse, cette Mécanic vallée répond à la demande du terrain: “On n’ajoute pas une structure en millefeuille dans la CGT, au contraire on sera plus proche pour répondre aux besoins sectoriels.” Stéphane Gauget de conclure: “La syndicalisation arrive souvent trop tard, après le licenciement. Il faut inverser cette tendance: c’est en amont qu’il faut créer des syndicats pour lutter contre ces injustices.”

Le 21 avril, les syndicats CGT de la Mécanic vallée tiendront leur assemblée générale à Najac en Aveyron.

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Marie Christine MALSOUTE

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