“La tentation individualiste n’est pas le fait des jeunes.” La déclaration est sans appel. Elle a été faite hier soir à la Mission locale de Brive par Martin Hirsch, président de l’Agence du service civique, venu échanger avec les jeunes autour de la mission civique récemment mise en place. L’occasion d’un débat décontracté autour de la notion d’engagement.
“Je fais de l’aide aux devoirs dans un collège d’Allassac les après-midis et des animations pour les internes”, explique Moncef, un des nombreux jeunes à être venus hier soir à la Mission locale à la rencontre de Martin Hirsch, président de l’agence du service civique. “Je voulais partager des valeurs dans le domaine de la culture et des arts. C’est pour cela que je me suis lancé dans cette aventure de service civique.”
L’idée est simple : il s’agit de permettre aux jeunes de 16 à 25 ans de s’engager pour une durée de 6 mois à 1 an dans une action d’intérêt public, à but non lucratif. Porté par le slogan “le service civique, le plus volontaire des engagements”, cette mission rémunérée repose sur la base du volontariat. “C’est tout récent”, poursuit le jeune. “Je me suis inscrit il y a 3 jours grâce à l’information de la mission locale.”
La structure, située 5 rue Louis Latrade, a donc récemment mis en place une organisation autour du service civique qui permet d’informer les conseillers, les jeunes et les structures accueillantes. “Quant à la Corrèze, elle s’est engagée dans cette mission, soit 100 services civiques”, déclare Ahmed Menesri, maire adjoint et président de la structure. A l’échelle nationale, 10.000 jeunes sont attendus dans l’aventure d’ici la fin de l’année et l’objectif est d’atteindre les 75.000.
L’ambiance, qui s’est rapidement décontractée, a permis à certaines questions d’être soulevées. Une maman a notamment fait part de la difficulté de la prise en charge de son enfant de 16 ans qui, après son brevet, est sorti du système scolaire. “Accueillir les mineurs est plus compliqué. Cela a fait débat au Parlement. Finalement, les organismes d’accueil n’y sont pas obligés mais des agréments spécifiques existent. Deux de mes préoccupations étaient justement l’accès des 16-18 ans mais aussi des jeunes handicapés à ces missions“.
Un autre jeune, déjà riche d’expériences professionnelles, a souligné lui l‘inconvénient de la maigre rémunération. En fonction de la situation du jeune engagé, une indemnité mensuelle comprise entre 440 € et 540 € est versée. “Cette somme n’est pas un salaire”, a bien insisté Martin Hirsch. “Elle doit juste permettre aux jeunes de vivre pleinement leur engagement sans souffrir d’une barrière financière.”
“Nombreux sont les jeunes qui ont envie d’humanitaire”, a déclaré Martin Hirsch. “L’idée, c’est que des choses soient faites grâce au service civique. La réussite dépend des acteurs, de l’intérêt des missions, de l’utilité de l’engagement et de la motivation des jeunes. Et je pense que leur volonté philanthropique ne demandent qu’à pousser”, a-t-il terminé, avant de partir à la CCI et de poursuivre le débat dans le cadre du colloque Michelet.