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Ma vie avant le déconfinement : Osama Abuhassan, confiné dans son lycée (21)

Il a quitté le Maroc pour intégrer en septembre la classe préparatoire Technologie et sciences industrielles au lycée Cabanis. Comme Osama Abuhassan, six autres étudiants étrangers vivent dans l’internat de l’établissement depuis le début du confinement.

Il avait prévu de rentrer dans sa famille, au Maroc, pendant les vacances d’avril. Le confinement en a décidé autrement. « Même si j’avais pu trouver un vol, je ne savais pas si j’allais pouvoir revenir à la levée du confinement pour poursuivre mes études. Il a fallu faire un choix. »

Premier de sa promo, Osama Abuhassan prend ses études très au sérieux. « J’ai fait le choix de venir ici car la France est connue pour la qualité de ses formations, supérieures à celles du Maroc. Contrairement à d’autres pays, comme les Etats-Unis, elles sont gratuites en plus. » Quant à la ville et au lycée, ils lui ont été conseillés par d’autres jeunes venus du Maroc et scolarisés ici. C’est comme cela qu’il a atterri en septembre dernier dans sa chambre d’étudiant, au troisième étage de l’internat.

Étage qu’il n’a quasiment pas quitté depuis le début du confinement. De combien d’espace dispose-t-il dans sa chambre ? «Je ne sais pas. En vrai, c’est grand, j’ai de l’espace. Je suis surtout reconnaissant aux responsables de l’établissement qui m’ont permis de rester ici. Je ne pouvais aller nulle part.»

Depuis le début du confinement, l’étudiant sort faire ses courses une fois toutes les deux semaines. Le reste du temps, il travaille face à son écran où les professeurs font cours sur les horaires normaux via l’application Discord. « Pour le soir, ils nous donnent des exercices, des interros. » De quoi passer une partie de la soirée, plus longue et difficile à vivre que le jour. « J’échange aussi avec ma famille, je joue en ligne avec mes camarades… »

Cette vie solitaire est aussi peuplée de parties de foot avec les six autres étudiants confinés avec lui. Ils se retrouvent sur les terrains en face de l’internat. « On fait attention avec les autres personnes confinées dans l’établissement mais entre nous, c’est comme si on était confinés en famille. »

La plupart de son temps, pendant les vacances compris, il le consacre au travail. « Je fais des exercices hors programme pour être plus performant et des résumés de cours car ça commence à être un peu dur et comme on n’a pas d’examens, on ne sait pas si on maîtrise la matière. » Il a aussi commencé le dessin en suivant des tutos et téléchargé une appli pour faire quelques exercices physiques. »

A l’en croire, ça n’a pas l’air si terrible. « En vrai, c’est mieux que rien ! » Le pire pour lui reste de nettoyer l’internat, de faire les lessives et à manger. Un domaine où, de son propre aveu, il n’excelle pas vraiment ! « D’habitude, je mangeais au self… » Alors depuis le début du confinement, les repas sont frugaux: des pâtes, du riz, parfois des pizzas.

Rien néanmoins qui ne lui fasse regretter son choix d’être venu en France et d’avoir demandé à rester pendant le confinement. Quant à la suite, tout est encore flou. Le retour dans sa famille pour les grandes vacances, la reprise des cours… Les lycéens vont reprendre début juin. Eux étudient bien dans un lycée mais ils y sont étudiants alors qu’en sera-t-il?

« Si on reprend, il faudrait que ce soit sur des cours et des horaires normaux avec les TD, les oraux sinon je préfèrerais qu’on puisse continuer les cours à distance. Avec les professeurs on est efficaces sur internet. On est même quelques uns dans la classe à travailler pour se classer parmi les premiers, les meilleurs de France, aux concours. » Il aimerait devenir ingénieur dans la mécanique ou professeur de mathématiques en université. Ici, malgré les contraintes, l’éloignement avec sa famille, il est certain d’être au bon endroit pour cela.

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

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