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M-Tecks : des robots et des hommes

M Tecks

Voilà 6 ans que deux ingénieurs Clermontois ont créé leur société d’ingénierie mécanique M-Tecks dans le bassin de Brive. Une entreprise au fort potentiel de matière grise et des robots tout terrain très intelligents. Et même un prototype pour éviter le renversement des quais.

Un silence studieux plane sur l’openspace où cogite une dizaine de cerveaux. Sur les écrans, des plans, simulations, études et autres modélisations. «On calcule, conçoit, achète et assemble des pièces ou des fonctions destinées principalement à l’industrie», énumère Fabrice Marsaleix, cofondateur actionnaire avec Julien Meissonnier de cette entreprise innovante installée à Saint-Pantaléon-de-Larche. Les deux Clermontois ont voulu s’éloigner de l’emprise Michelin pour mieux s’envoler de leurs propres ailes : «Brive dispose d’une multitude de sous-traitants de la Mécanique vallée. Les deux autoroutes rendent accessibles les grandes métropoles. Il y a du potentiel.»

Des sièges d’avion à la tenue au séisme de centrale nucléaire

1L’entreprise favorise au maximum les circuits courts avec les compétences locales, une manière d’être plus réactif, pour fournir les domaines les plus variés. Sans déflorer l’inévitable confidentialité, son catalogue de commandes affiche des équipements de production pour l’automobile, des machines de contrôle d’étanchéité, des gros moyens de productions pour les lignes d’assemblage aéronautique, et même leur aménagement intérieur avec des sièges d’avions, la tenue au séisme d’équipement pour centrale nucléaire… Des produits de plus ou moins gros volumes pour des plus ou moins gros clients que l’équipe réalise de A à Z. «Nous sommes sur des domaines très techniques et des moyens de calcul très onéreux. Nous ne sommes pas nombreux à faire ça», précise l’ingénieur. Le savoir-faire de M-Tecks passe aussi par des robots d’inspection qu’aucun obstacle ne semble rebuter, ni les conduites les plus biscornues ni les terrains les plus accidentés. Plats ou polyarticulés, ces chenilles intelligentes peuvent se rendre utiles dans la maintenance industrielle, la sécurité, la défense… Les déclinaisons sont multiples. Elles peuvent même être équipées de caméras ou de capteur de gaz pour détecter par exemple un risque d’explosion.

3M-Tecks est pourtant partie de quasi-rien en 2008 «avec 1,5 personne sur 110 m2», s’amuse Fabrice Marsaleix. Aujourd’hui, une extension plus tard, la société emploie un docteur, 9 ingénieurs, autant de techniciens expérimentés et cherche à nouveau à s’agrandir afin de rentrer chez les gros donneurs d’ordres. «Nous avons eu un gros accroissement d’effectifs ces derniers mois. Quatre recrutements sont programmés pour 2014. La grosse difficulté est d’attirer ici des gens compétents. Il y a l’aspirateur Airbus et les jeunes diplômés sont plus attirés par les grandes métropoles. C’est une vraie problématique», regrette l’ingénieur. Alors, les postulants étrangers ne sont pas rares. L’équipe intègre d’ailleurs en ce moment deux Espagnols. «Pour être pertinent, nous visons une quarantaine de personnes d’ici 5 à 10 ans.» Reste surtout à trouver plus d’espace pour assembler des modèles qui peuvent être volumineux. L’affaire est en bonne voie de se conclure, toujours dans le bassin de Brive.

2Si M-Tecks est bien identifiée sur le marché national, elle cherche aussi à se structurer pour l’international, en s’attaquant d’abord à l’Europe, au premier chef l’Angleterre et l’Allemagne, pour notamment diffuser ses robots d’inspection. «Nous allons recruter un commercial en 2014.» L’entreprise n’en a pas moins décroché un contrat avec la Malaisie sur une machine destinée à l’aéronautique. «Nous sommes dans l’innovation et il nous arrive de nous positionner sur des paris d’avenir», convient le scientifique. «Actuellement, nous développons pour un laboratoire le prototype d’un dispositif qui évite le renversement des quads.» Une fonction sécurité qui doit concilier performance et plus faible coût. La technologie devrait intéresser écoles de formation et assurances. Avec à la clé pour M-Tecks, une clause de commercialisation. Qui sait si dans un avenir pas si lointain, tous les quads n’en seront pas équipés?

Plus d’infos sur deux sites

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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