Depuis le début de l’année, les cambriolages sont en forte augmentation, notamment en Basse-Corrèze. Ce matin, le préfet a annoncé les mesures de lutte mises en place avec la création d’un groupe d’enquêteurs dédié basé à Brive et des contrôles d’ampleur réguliers dans tout le département. Détails donnés sur le terrain.
“Depuis le début de l’année, nous sommes confrontés à une hausse des cambriolages. Ils concernent quasi exclusivement la zone gendarmerie, pour les 2/3 le bassin de Brive“, cadre d’emblée le préfet Étienne Desplanques.”Il y a des équipes de malfaiteurs, probablement itinérants, qui utilisent l’A 89 et l’A 20.”
Leur mode opératoire est établi: “Ils ciblent des maisons d’habitation principalement en milieu périurbain, plutôt en journée. Ce sont des vols assez frustres: on entre, on fouille rapidement à la recherche de quelques bijoux, menue-monnaie ou objets facilement revendables. On constate des préjudices très faibles.” Ce qui n’en est pas moins un traumatisme pour les victimes.
“Pour les cambriolages en entreprise, c’est plutôt du matériel électronique portatif. On sent qu’il y a des logiques de filières”, détaie le préfet qui était accompagné par le procureur de la République François Tessier et le colonel Julien Gossement, commandant le groupement de gendarmerie de la Corrèze qui a pris ses fonctions début septembre.
“Nous n’avions pas connu de cambriolages aussi importants depuis 2018. Donc, il faut réagir pour enrayer le phénomène au plus tôt”, tranche le représentant de l’État. D’où les actions mises en place et présentées ce matin à l’occasion d’un contrôle avec des effectifs déployés sur sept secteurs, six dans la zone de Brive et un sur celle d’Ussel. Maintenant qu’est passée la mobilisation des forces pour les JO, le préfet veut faire des cambriolages “la priorité pour la gendarmerie“.
“Ce contrôle mobilise aujourd’hui une cinquantaine de gendarmes avec des points mobiles pour parer aux inévitables “appels de phare” qui préviennent aussi les cambrioleurs”, explique le colonel Gossement. Les automobilistes arrêtés passent par un contrôle des papiers d’identité et une fouille du véhicule couverte par la réquisition du procureur. Un déploiement appuyé par des motards et un hélicoptère que vous avez sans doute entendu tourner. Des contrôles de même ampleur seront effectués régulièrement en variant les secteurs et en ciblant les jours et heures de commission des faits. “C’est un message envoyé aux cambrioleurs: ces contrôles sont le seul moyen d’entraver leur action”, commente le préfet.
La “riposte” s’appuie sur la création à compter du 30 septembre d’un GELAC, Groupe d’enquêtes et de lutte anti-cambriolages, au niveau départemental mais basé à Brive. “Il sera composé de six militaires dédiés à plein temps, des enquêteurs chevronnés: trois officiers de police judiciaire et trois agents de police judiciaire. C’est une action qui va durer dans le temps.”
Ces enquêteurs travailleront exclusivement sur tous les faits de cambriolages commis sur le département, en s’appuyant sur les constatations de la Police scientifique et technique. “L’objectif est de pouvoir relier les cambriolages entre eux, trouver des indices et attraper les équipes. Elles ne sont pas très nombreuses, mais elles nous ont fait depuis plusieurs mois beaucoup de dégâts en Basse-Corrèze.”
En plus de ces moyens spécifiques, le préfet prévoit une action de prévention pour sensibiliser élus, entreprises et habitants. “Il faut être très vigilants.”
Le colonel rappelle quelques règles élémentaires. “Si vous voyez des personnes qui rodent, au comportement suspect, il ne faut pas hésiter à relever la plaque d’immatriculation et le signaler. Pensez à bien fermer portes, fenêtres, tout ce qui peut ralentir l’action des cambrioleurs. On n’a pas forcément ces réflexes en Corrèze.” Et en cas, malheureusement, de cambriolage, il faut déposer plainte et surtout ne rien toucher.
Les chiffres
Sur les 8 premiers mois de l’année, 575 cambriolages contre 415 l’an dernier sur la même période. Ils sont en baisse en zone police (160 contre 175 en 2023) mais ont grimpé de 238 à 415 en zone gendarmerie. Maigre consolation, le ratio par habitant reste inférieur à la moyenne nationale: 2,36 en Corrèze contre 3,26 au national.