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Les victimes de violences familiales mieux protégées

En 2012, sur trois crimes de sang enregistrés en Corrèze, deux ont eu pour cadre le cercle de la famille. Le redoublement des efforts des pouvoirs public en ce domaine apparaît indispensable. Mais la solution, si elle veut s’attaquer aux racines du problème, se doit d’être ambitieuse.

L’attention particulière portée aux victimes d’infractions, notamment par le biais de la politique départementale d’aide aux victimes mise en place depuis deux ans, a eu pour effet la quasi multiplication par deux de l’activité de l’Aravic, l’association de réinsertion des délinquants et d’aide aux victimes en Corrèze: en 2009, 268 personnes avaient été prises en charge en matière pénale contre 410 en 2012.

Un chiffre qui en dit long mais qui montre aussi que malgré les efforts publics, la violence, y compris intra-familiale, demeure. “En 2012 sur trois crimes de sang enregistrés en Corrèze, deux ont eu pour cadre le cercle de la famille”, a rappelé le procureur Jean-Pierre Laffite lors de l’audience solennelle de rentre du TGI vendredi.

Le juge aux affaires familiales de Brive a été saisi d’une demande de protection à 7 reprises en 2011 et à 3 reprises en 2012. Mais c’est surtout par le juge des libertés et de la détention que la protection des victimes de violences intra-familiales a été assurée.

“Ce magistrat, dans le cadre d’un contrôle judiciaire, peut interdire au conjoint ou partenaire violent d’entrer en contact avec la victime et de se présenter à son domicile ou à ses abords immédiats”, a rappelé Françoise Gruas, présidente du TGI. “Lorsque le mis en cause n’a pas d’hébergement, grâce aux accords finalisés dans le protocole “distantiel” (nous vous en avons parlé ici et ici), l’association Aravic ou le service de probation l’aide à trouver un hébergement.” Le juge des libertés et de la détention veille toujours à ne pas mettre l’auteur des violences en difficulté: “se retrouver seul, sans affaires, sans argent et sans toit le conduirait nécessairement à un autre passage à l’acte.”

Elle poursuit: “Si la personne habite en Corrèze, un rendez-vous lui est donné pour le lendemain du jour de sa présentation, avec l’Aravic, chargée du contrôle judiciaire. Si l’intéressé habite en Haute-Corrèze, le rendez-vous avec l’Aravic peut avoir lieu à Tulle. L’ensemble de ces mesures s’appliquent jusqu’à la comparution devant le tribunal correctionnel.”

En 2012, le juge des libertés a prononcé 24 contrôles judiciaires pour des auteurs de violences intra-familiales. “Un chiffre encore trop faible au regard de l’ampleur des violences”, a tranché la présidente du TGI. C’est pour cela que “le dispositif “Distantiel” est ambitieux”, a indiqué le procureur. “Mais tenter de s’attaquer aux racines de la violence, en ayant pour premier objectif de sécuriser la victime, mais aussi en prenant en charge, de façon réactive, l’auteur dans un cadre pluridisciplinaire, demeure souvent une ambition.”

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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