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Les métiers “hygiène, propreté, stérilisation” filmés par des collégiens de Danton

La classe de 3e préparatoire aux formations professionnelles du lycée polyvalent Danton participe à la 10e édition du concours national “Je filme le métier qui me plaît” dont le jury est présidé par Costa-Gavras. Sensibiliser au monde du travail et déconstruire les stéréotypes de certains métiers, tel est l’enjeu de l’initiative qui, en outre, en dit long sur l’évolution de la pédagogie en classe.

Réunis en groupes de 5, les 24 élèves de troisième de Danton ont les yeux rivés à leur tablette sur laquelle ils pianotent avec agilité. Contrairement à ce que pourrait laisser penser l’atmosphère agitée, les jeunes travaillent vraiment, mais un peu différemment. L’enjeu du cours de cet après-midi est de finaliser leur travail mené dans le cadre du concours “Je filme le métier qui me plaît”.

Organisé sous le haut patronage du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, il prévoit la réalisation d’un reportage vidéo de 3 minutes sur un métier, de l’écriture du scénario au montage en passant par les story-boards. L’an dernier, plus de 4.400 jeunes issus de 1.700 établissements y avaient participé.

Seule contrainte imposée par leur professeur Florence Haverlant: le métier sur lequel travailler, celui de l’hygiène, propreté, stérilisation. Une manière de revaloriser une filière assez mal considérée. Pour le dire clairement, “ce n’est pas là où on apprend à passer le balai.” Elle poursuit: “Derrière ce cliché, il y a des salles blanches, le bloc opératoire, la responsabilité vis à vis du malade, l’aide aux personnes: il en va de la santé de l’individu.”

Ils s’en sont rendus compte après avoir rencontré les élèves et les enseignants de la filière du lycée. Douze d’entre eux ont même été invités à visiter et filmer le service stérilisation de l’hôpital. L’occasion de “redonner de la valeur à un bac pro qui n’en avait pas. C’est d’autant plus important que c’est une filière porteuse en terme d’emplois.”

“Au début, poursuit l’enseignante, ils n’ont pas trop aimé l’idée” puis ils se sont pris au jeu. C’est le cas d’Eliott, 14 ans, qui envisage de travailler avec les animaux et fera son prochain stage dans un élevage de chiens. Ce qui ne l’a pas empêché de s’investir dans ce concours bien loin de son projet, en prenant l’initiative sur son temps libre de réaliser un clap avec son grand-père.

La multiplicité des métiers abordés, le travail en groupe, l’usage des outils numériques sont les points forts de ce projet, assez loin “des cours traditionnels, théoriques, où les élèves sont passifs”, estime Florence Haverlant qui a à cœur de les impliquer par le biais d’un “enseignement ludique“.

C’est bien le message porté par Pierre Mathieu, directeur de Canopé Corrèze (ancien CRDP), partie prenante du projet. La formation des enseignants aux usages du numérique est l’une des missions premières de cet établissement public qui dépend de l’Education Nationale. Ils l’ont un peu dépassées en s’impliquant dans le projet aux côtés des élèves. Mais, l’idée du “tourner-monter” les a séduits.

“La pédagogie, plus coopérative, évolue à vitesse grand V”, confirme-t-il, en faisant référence à la classe inversée, aux enseignements pratiques interdisciplinaires  et autres capsules vidéos. “Pour nous, ici, c’est un bon laboratoire pour voir comment les élèves appréhendent un usage raisonné de leur téléphone et des tablettes que nous leur avons prêtées pour le projet.” Et pour cause, le tournage video en classe serait “une des futures composantes importantes des cours de demain. Il permettrait à l’élève d’être acteur de sa propre formation.”

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

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