Des écrivains, on connait le visage, le plus souvent. La photographe Hannah Assouline a été un jour fascinée par ce que révèlent leurs mains. Aux visages, elle a ainsi associé ces mains qui façonnent les chefs-d’œuvre. Des visages et des mains, son livre qui recense 150 de ses portraits croisés, était en dédicace à la Foire du livre, mais la photographe avait aussi une autre mission…
Sa venue à la Foire du livre était un choix du président de cette 42e édition, Jérôme Garcin. Entre eux s’est tissée une longue amitié adossée depuis les années 1990 sur le professionnalisme. L’un interviewait, écrivait, l’autre photographiait. Elle se souvient d’ailleurs être venue en équipe avec lui à Brive il y a 30 ans. Une venue déterminante puisque c’est grâce à ce reportage qu’elle a connu son futur mari. Revoilà 30 ans plus tard la photographe de presse, cette fois en tant qu’auteur chez la belle maison d’édition Herscher.
Son ouvrage est le fruit d’un travail au long cours, “que je continue” précise-t-elle. Elle y met en parallèle des portraits d’écrivains, la base de son métier, avec leurs mains, cette part d’eux à laquelle finalement on accorde peu de cas et qui un jour l’a émue. Le déclic est venu lors d’un portrait de Philippe Soupault, cofondateur du surréalisme. Le grand écrivain poète touchait au terme de son existence et ses mains en exprimaient l’ampleur. “Elles disaient quelque chose.” Et elle aurait d’ailleurs à raconter sur chaque portrait croisé, sur ces mains prennent la pose ou la cigarette pour se donner contenance, se croisent, s’abandonnent… À se demander si elles ne livrent pas plus que le visage. “Peut-être aurais-je dû donner un autre titre au livre comme les mains notre second visage…”, s’interroge-t-elle.
“Les mains indiquent la vie de ces humains. Elles témoignent de l’expérience, du soin qu’on leur apporte… Elles expriment.” Qu’elles tissent les histoire de façon manuscrite ou en tapant sur un clavier, elles sont finalement l’outil de travail des auteurs. “Les écrivains sont des artistes”, assure Hannah Assouline.
Son ouvrage contient quelque 150 de ses nombreux portraits doubles. “Un livre absolument merveilleux”, témoigne Jérôme Garcin. Pendant les trois jours de Foire, quelques uns étaient exposés au théâtre municipal et à L’Ouvroir. Le président de cette édition l’avait aussi chargé d’une mission: mettre son talent au service de la Foire du livre en prenant sur le vif quelques photos. Mission non impossible qu’elle a gentiment acceptée et c’est ainsi qu’Antoine Gallimard, Hervé Le Tellier ou encore Kamel Dahoud sont repartis de Brive avec leur portrait dument imprimé dans la foulée. Une attention supplémentaire pour les auteurs qui participe à la valeur unique de la Foire du livre de Brive