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Les jeunes de Rivet ont graffé leur local

“On est fiers de nous”, assurent les ados. Et ils peuvent: ils ont donné un sacré coup de jeune à leur local pendant les vacances de Toussaint. Belle initiative aussi de l’espace socioculturel de Rivet qui les a invité à manier la bombe et à s’exprimer autrement. Les résultats dépassent les espérances. Les jeunes inaugureront leur graff demain jeudi à 18h30. Vous serez bienvenus.

Ça a vite fait du buzz dans le quartier, suscitant la curiosité des parents, mais aussi des habitants et des autres jeunes qui venaient régulièrement voir l’avancée des travaux. “Ça fait beaucoup de passage”, constate le graffeur Senzo qui encadre ce stage. “Ça a créé du lien, tant entre eux qu’avec la population”, se satisfait Marie Bramat, référente ados.

Ils sont une quinzaine âgés de 11 à 17 ans à s’être impliqués dans le projet. Avec un enthousiasme évident. “On avait jamais pratiqué, c’est pas facile d’utiliser la bombe: il ne faut pas se mettre trop près, que ça dégouline… Mais vous avez vu: on est très fiers du résultat, c’est nous qui avons fait ça, c’est une victoire.” Clémentine, Elise, Marine, Corentin, Guillaume et Alexis débordent d’énergie pour parler de leur aventure. “C’est une autre façon de s’exprimer, pour nous un nouveau style de dessin, avec un mélange de couleurs qu’on ne peut pas mettre dans un tableau…”

Mais avant de jouer de la palette, les apprentis graffeurs ont dû faire le plus ingrat: préparer les murs, les nettoyer, passer deux couches… “Ils ont d’abord fait un boulot de peintre”, reconnait Amine (Senzo, c’est son nom de graffeur, son blase comme l’on dit dans ce milieu). Ensuite, l’artiste a tracé les contours et “nous on a rempli”, complètent les jeunes. “C’est nous aussi qui avons choisi les thèmes, les couleurs…” Ils sont tellement contents qu’ils, enfin plutôt les filles, ont préparé des affiches explicatives et un diaporama qu’ils présenteront lors de l’inauguration. “On a remarqué que les filles se sont plus investies dans le projet, même bien au-delà des heures d’ouverture”, témoigne Marie Bramat. “Il y a eu une véritable adhésion“, constate aussi le directeur Sébastien Penaud, “et nous allons trouver d’autres projets “fil rouge” qui renforcent les liens et établissent entre eux de la solidarité.”

Car cette initiative remonte à plusieurs mois. “Nous avons une nouvelle génération d’ados et nous voulions qu’ils s’approprient ce lieu, l’ancienne décoration datait. Nous voulions redonner de la couleur, de la vie, leur faire découvrir autre chose, nous faire connaître aussi auprès des autres jeunes”, explique Marie Bramat. “Ça a permis de les fidéliser.” Les ados ont ainsi été sensibilisés au graff. Un référent sureté est même venu leur parler de la loi, qu’il était interdit de taguer n’importe où… “Le tag, c’est juste un mot, le graff, c’est de l’art”, ont-ils retenu.

“Ça me fait toujours autant plaisir de partager ma passion”, assure Amine. “Ce stage m’a permis de mieux les connaître et de créer des liens avec eux.” Le graffeur bénéficie auprès d’eux d’une aura particulière. Il songe d’ailleurs à leur proposer un autre projet… Mais pour l’heure, il faut encore emporter les dernières finitions: quelques mots qui se détacheront sur le blanc: art, partage, respect… “Plaisir et rigolade”, ajoutent deux ados malicieuses. “Les souvenirs de cette semaine sont inoubliables”, affirme déjà Clémentine surnommée “l’artiste”. Reste encore à tout nettoyer et ranger pour l’inauguration de demain soir. Alexis lui regarde l’un des murs à la vue new-yorkaise: “J’aimerais bien faire ma chambre comme ça… Sauf que ma mère voudra pas.”

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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