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Les enfants de retour dans les écoles

Après 2 mois de confinement, certains petits Brivistes ont repris ce jeudi matin 14 mai le chemin de l’école publique. Mairie et enseignants se sont organisés pour garantir les conditions de ce retour sous Covid-19. Chaque école a décliné les protocole sanitaire avec ses moyens: marquage au sol pour les uns, cerceaux pour les autres, salles quasi dépouillées de tables… Les enseignants ont tenté de rendre ce redémarrage moins angoissant.

À Louis Pons ce matin: 45 enfants en classe sur les 275. Parmi eux 37 sont prévus pour la cantine. “Nous avons moins d’élèves que prévu”, constate Pascale Cremon. La directrice de l’élémentaire s’occupe aussi habituellement des CE1, ceux-ci ne sont pas encore de retour. Sa classe est vide mais déjà prête à les accueillir dans quelques jours: fléchage au sol pour la circulation des élèves, tables et bancs en surplus empilés au fond de la salle, bibliothèque condamnée…”Les agents d’entretien nous ont beaucoup aidé à tout organiser.”

Le silence règne dans tout le bâtiment où les salles  sont dépeuplées: 4 à 6 élèves par classe. Pas plus. “Beaucoup de parents se sont organisés pour garder leurs enfants encore cette semaine. Ils étaient frileux et attendaient de voir comment ça se passait, on peut les comprendre”, reconnait l’enseignante. “Maintenant qu’ils ont vu, je pense que nous aurons davantage d’élèves dans les jours qui viennent.”

Les enfants eux étaient “assez contents de revenir” ce matin. “Ils avaient envie de retrouver l’école, leurs camarades. Nous aussi. Nous avons continué à assurer les cours par internet et nous le faisons encore pour les autres, mais ce n’est pas pareil, tout le monde avait hâte de vraiment se revoir. C’est vrai que ça reste angoissant: nos masques, les fléchages, la rubalise… Les enfants ont quant même eu un moment de recul en entrant dans leur classe”, avoue la directrice. “Ce n’est pas notre école traditionnelle, celle où l’on partage. Là, il y a plein d’interdits, chacun utilise un matériel attitré, il n’y a pas de travail de groupe… On a pas le choix. Tout est à réinventer.”

“C’est comme une deuxième rentrée des classes, mais avec un protocole très particulier”, constate le maire qui a fait ce matin lui aussi le tour de quelques établissements. “D’où l’intérêt de repartir avec peu d’effectifs. On a besoin de ce sas pour bien préparer septembre”, assure Frédéric Soulier. Car si cette fin d’année scolaire apparait des plus étranges, la prochaine rentrée scolaire ouvre toutes les expectatives.

Cette mini rentrée a servi de test. “On enregistre environ 34% des effectifs dans le secteur de Brive. C’est assez disparate selon les écoles, la présence dépasse par exemple les 60% à Louis Pons et n’atteint pas les 20% à l’Ouest. mais ce n’est pas forcément révélateur car certains écoles ont choisi de faire des alternances de journées ce qui va leur permettre de revoir davantage d’élèves”, chiffre Sylvie Marceau. L’inspectrice de l’Éducation nationale était venu elle aussi prendre le pouls à l’école Paul de Salvandy. Une petite vingtaine d’enfants étaient présents ce matin. Contre 142 en temps normal. Des maternel, CP et CM2.

Là aussi, il a fallu déménager le matériel. Tables et chaises s’entassent dans des classes condamnées. Ici, en plus du masques, les enseignants ont opté pour le port d’une blouse et d’une visière pour se protéger. Au sol, du scotch pour le sens de circulation et des cerceaux de couleur pour canaliser la distanciation nécessaire. Il y en a partout: à l’entrée de l’école pour l’arrivée ou la récupération des enfants, devant les classes, les sanitaires…

“C’est du travail supplémentaire. Nous avons mis en place des systèmes plus ludiques, avec des éléments familiers des parcours de motricité, de façon à rendre le cheminement moins anxiogène, plus engageant“, explique la directrice Isabelle Rosa qui s’occupe de 11 élèves. “Il n’y a plus de classe, c’est un groupe d’élèves qui vont du CP au CM2. Tous les enseignants n’ont pas pu revenir, mais continuent à donner des devoirs et exercices, comme aux élèves qui sont restés à la maison. Pour ceux qui sont là, c’est une première prise de contact qui permet de se retrouver, de voir comment ils vont, de les faire parler, travailler aussi.”

Côté maternel, la compréhension de toutes ces contraintes est plus délicate. “Nous avons longtemps parler”, commente la maîtresse qui a fait appel à une comptine pour apprendre aux 5 enfants à bien se laver les mains. Geste que la petite Ines se met instantanément à reproduire en se trémoussant sur son siège dès qu’elle entend les premières notes. “Il n’y a pas encore tous les réflexes mais on va s’y faire”, assure l’enseignante.

Les restaurants scolaires ont également repris du service aujourd’hui. “À Brive, nous n’avons pas fait le choix de faire déjeuner les enfants dans leur classe”, explique Julien Rupage, responsable du service Éducation de la Ville. “Il aurait fallu que les parents prévoient de quoi manger, c’était difficile de garantir la chaine du froid, ça posait des problèmes de nettoyage…” Ce midi, 21 élèves étaient prévus à déjeuner. “Il y aura 2 services de 11 élèves. Ils seront 2 par table contre 8 auparavant. Les agents ne déjeuneront plus avec eux, mais les serviront à l’assiette, en boisson et veilleront aux gestes barrières.”  Un retour en classe très, très progressif.

Cette période correspond également aux inscriptions scolaires qui viennent d’être lancées pour la rentrée prochaine. “Nous allons commencer à recevoir les familles à partir de lundi prochain”, précise Julien Rupage. Quid par contre de l’habituelle visite par les parents de la future école… La situation le déterminera.

 

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

Marie Christine MALSOUTE, Photos : Diarmid COURREGES

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