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Les crèches de l’Agglo à l’heure du Covid-19

Durant le confinement, quelles solutions de garde a mis en place l’Agglo pour les enfants des parents prioritaires? Et à l’heure des gestes barrière, de la distanciation sociale, quel quotidien pour les tout-petits, quelle organisation pour le personnel ? Retour sur cette période d’autant plus délicate qu’elle est vue et vécue depuis l’intérieur des crèches.

Dès le lundi 16 mars, la clé des chants et les poynes, les deux multi-accueils situés à proximité de l’hôpital et de la clinique des Cèdres, ont ouvert leurs portes. De même, les multi-accueils familiaux de Brive et Malemort ont continué de fonctionner. Par groupe de 10 au maximum dans les crèches, 6 avec les assistantes maternelles, 27 enfants de soignants ont ainsi pu être accueillis durant la durée du confinement. “Ce n’était pas forcément des enfants inscrits dans ces crèches, pas même forcément des enfants gardés en crèche”, note Delphine Brut, chef du service petite enfance à l’Agglo de Brive. Autant dire que la situation s’annonçait délicate.

“On s’est encore rendu compte à ce moment-là de la capacité d’adaptabilité des enfants“, pointe Marie-Pierre Blanc, responsable de la clé des chants. Et tout a été mis en œuvre pour la renforcer grâce à la mobilisation et l’entraide des équipes et des services. “Les parents avaient su poser des mots et le personnel était en nombre suffisant”, indique-t-elle. De plus, était toujours présent dans la structure au moins un agent y travaillant habituellement et, quand un enfant venu d’une autre crèche était accueilli, on a fait en sorte qu’un agent de cette structure-ci le soit aussi.” Un réconfort pour le parent, un point de repère pour l’enfant. Ce croisement des équipes organisé par quinzaine a été riche d’enseignements.

“Au départ, nous n’avions pas de consignes et il n’était pas question de masques”, rappelle Marie-Pierre Blanc. “Nous nous sommes basées sur le protocole drastique qui existait déjà et qui était notamment appliqué pendant les épidémies de bronchiolites ou de gastroentérites. Nous nous le sommes réappropriés et l’avons renforcé en mettant par exemple l’accent sur le nettoyage à la vapeur, la désinfection des poignées de portes jusqu’à 5 ou 6 fois par jour. » Puis elles se sont adaptées aux directives au fur et à mesure qu’elles leur parvenaient.

Durant cette période, les personnels se sont beaucoup interrogés: “Cela a été l’occasion de dépoussiérer nos pratiques.” Au cœur des interrogations, les masques d’abord une fois qu’ils ont été obligatoires. Des jeux de “coucou-cachés” ont d’abord servi à dédramatiser ce tissu qui barre la moitié du visage. “Puis on a accentué le signé bébé déjà ébauché mais on s’est rendu compte que l’expression passait aussi beaucoup par les yeux et que les enfants n’étaient pas si gênés que cela par les masques. Ce sont plutôt les personnels qui ont dû s’habituer à le porter tout le temps…”

Autre grande interrogation, la question de la distanciation sociale appliquée aux tout-petits et l’importance pour les équipes de trouver « la juste mesure » pour se protéger soi, les autres, les enfants entre eux sans générer de stress supplémentaire. “Les enfants ont besoin de bras, d’attention, d’interaction”, rappelle comme une évidence Marie-Pierre Blanc. Un juste équilibre était donc à trouver. Les conditions d’accueil avec moins d’enfants et donc plus d’espace à partager les y ont aidées. “La socialisation est importante comme il est important aussi pour l’enfant de pouvoir se mettre ponctuellement dans une bulle” favorisée au temps du Covid-19 par la distanciation sociale. “C’est agréable pour un enfant de pouvoir construire sa tour de cubes tranquillement sans qu’un autre enfant ne vienne immédiatement la démolir”, illustre Marie-Pierre Blanc.

Elle insiste aussi sur la solidarité née dans les services et qui a permis de tisser des liens nouveaux et de faire apparaître des synergies nouvelles. Elle prend l’exemple de ce projet couture né à la clé des chants. “Avec des chutes de tissu et une machine à coudre, on a commencé à fabriquer des masques répondant à la norme Afnor puis des surblouses, des calots.” Un quart des agents ont participé, certaines savaient déjà coudre, d’autres ont appris. “Aujourd’hui, ce projet qui nous rend autonome en masques a essaimé dans d’autres équipes !”

Quant à la réouverture de toutes les structures de l’Agglo, elle s’est faite le mardi 12 mai. “La reprise s’est bien passée”, indique Delphine Brut. « Nous avons pu répondre aux situations les plus compliquées, comme celles où les deux parents étaient attendus sur leur lieu de travail dès cette semaine-là.” Sur les 460 agréments proposés à l’échelle de l’Agglo en temps habituel, 259 places ont été rouvertes. “La première semaine de déconfinement, poursuit-elle, ce sont 196 enfants en moyenne par jour qui ont pu être accueillis, les inscriptions se faisant par ordre de priorité selon la physionomie de la famille. » Une famille monoparentale ou deux parents ayant repris le travail étant prioritaires sur ceux qui pouvaient encore télétravailler.”

Dans les faits, chaque structure accueille un groupe de 10 enfants maximum, parfois deux ou trois en fonction de la taille de la crèche. Ainsi, à la clé des chants, le nombre d’agréments est passé de 60 à 20, à Larche de 11 à 10. Les crèches du centre ont eu tendance à être plus remplies que celles d’autres communes de l’Agglo. Mais là encore, ce n’est pas une règle. On compte peu d’enfants à Varetz sur cette première phase de déconfinement, plus à Cosnac par exemple.

Désinfection renouvelée avec virucide des lieux et des jouets, répartition des enfants par petits groupes pour les activités, lavages de mains réguliers, repas et dodos espacés et pour les parents, masques et gel hydroalcoolique obligatoires à l’entrée, un accueil qui se fait dans un sas… Les habitudes en crèche se sont trouvées bouleversées. Et il est encore à ce jour difficile d’imaginer quelles règles devront être appliquées début juin ou, a fortiori, pour la rentrée de septembre…

En attendant, les enfants s’habituent, les parents aussi. “Pendant le confinement, l’attitude des parents a été exemplaire et tous les agents leur en sont reconnaissants », termine Marie-Pierre Blanc. « On voudrait les remercier tant pour le respect des consignes que pour la confiance qu’ils nous témoignent en nous confiant leurs enfants. »

 

 

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

Jennifer BRESSAN, Photos : Diarmid COURREGES

1 commentaire

  •    Répondre

    Bonjour et pourquoi ne pas parler des deux collègues qui ont travaillé tous le confinement au ssiad service de soins a domicile dans une structure qu elles connaissent pas du tout des locaux des collègues aussi et bien les fonctions qu’elles ont exercées de l enfant elles sont passaient aux personnes âgées pas vraiment pareil beau dévouement …….

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