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Les compagnons en fête

Journée de fête hier à la cayenne de Brive. L’Union compagnonnique de Brive organisait sa fête annuelle dans ses locaux de l’avenue Firmin-Marbeau, non loin de la gare, où elle est installée depuis 1902. L’occasion, une fois de plus, de célébrer la qualité du travail des compagnons et apprentis compagnons et une institution.

La salle de rez-de-chaussée de ce que les compagnons appellent la cayenne (la maison où ils trouvent gîte, couvert et aide) est une pièce unique. Elle recèle des trésors de travail artisanal qui marquent l’apprentissage de ceux qui sont, ou sont en passe, de devenir compagnons. Travail du bois, de la pierre, du métal, du cuir, toutes les pièces exposées sont d’une très grande qualité et sont les symboles du savoir-faire du compagnonnage. D’ailleurs, n’appelle-t-on pas ces travaux des chefs d’œuvre! Certains nécessitent plus de 1000 heures de travail. Un amour du travail bien fait que les compagnons, depuis plus d’un siècle, essayent de transmettre aux plus jeunes.

Ce savoir concerne traditionnellement les métiers du bâtiment et les métiers de bouche, mais la voie compagnonnique s’est ouverte à de nouvelles branches au fil des ans comme celles de jardinier paysagiste ou de prothésiste dentaire. Ils sont une cinquantaine en moyenne à suivre cette formation qui peut durer entre 4 et 7 ans. 3 ou 4 arrivent chaque année. Aujourd’hui, les jeunes peuvent intégrer le circuit à partir de 16 ans, d’autres, plus âgés, y trouvent une voie d’excellence pour une reconversion. C’est le cas de Matthieu Ciron (photo ci-contre) qui a choisi de devenir couvreur après un parcours de prof de tennis et qui est officiellement hier passé apprenti.

Dans tous les cas, ceux qui postulent doivent déjà suivre une formation ou avoir un diplôme, dans le domaine qu’ils souhaite développer dans le compagnonnage. Chacun aura un parrain, issu du même corps de métier, qui le suivra tout au long de son parcours compagnonnique pour l’aider, le conseiller, l’épauler. Cette transmission du savoir est chère à cette institution qui, au-delà des aspects techniques, veut également faire partager une certaine philosophie de la vie basée entre autres sur la volonté permanente de chercher à s’améliorer. Un chemin difficile et sélectif puisque, si la plupart passera au grade d’apprenti, il n’y en aura qu’un sur 10 en moyenne à passer compagnon, avec, comme dans l’ancien temps, le traditionnel tour de France.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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