C’est la première fois cette année que le festival de l’élevage, qui se tient ce week-end à la Guierle, présente démonstrations et concours d’attelages. L’occasion de s’intéresser à une pratique ancestrale, voire millénaire, qui a encore ses adeptes en Corrèze, celle du cheval de trait.
Akita est à patte d’œuvre depuis quelque temps pour préparer sa venue au festival de l’élevage. Cette pouliche de 2 ans et de près de 700 kilos s’entraîne, avec son propriétaire Jean-Eric Bordas, en vue des épreuves et démonstrations d’attelage. Un travail tout en échange et en passion entre l’homme et l’animal. Cela fait une vingtaine d’années que Jean-Eric s’est lancé dans cette activité. L’implantation et les élevages ne sont pas très importants mais ils sont tout de même quelques-uns, comme lui, dans le département à posséder des chevaux de traits. Quatre races sont présentes sur les neuf existantes dans l’hexagone: la bretonne, l’ardennaise, la comtoise et la percheronne.
Tous les possesseurs de chevaux de traits n’en font pas le même usage. Pour beaucoup aujourd’hui, c’est un animal qui permet de gérer l’espace sur des exploitations de bovins. Le cheval, en effet, ne mange pas la même chose que les vaches. Son utilisation permet donc de “nettoyer” de façon complémentaire une prairie. Pour d’autres, il s’agit d’un élevage viande, notamment pour le marché italien qui reste, en Europe, le plus gros consommateur de viande chevaline. C’est devenu également un animal de loisirs, de concours, avec lequel on se promène ou on participe à des épreuves d’attelage. Enfin, mais ils sont de plus en plus rares, certains exploitants les utilisent dans les travaux agricoles et notamment pour le débardage du bois, les cultures maraîchères ou la vigne, ou encore le nettoyage des berges de cours d’eau.
Ils sont très peu et pourtant, comme le souligne Jean-Eric Bordas, “on peut faire exactement le même travail avec un cheval qu’avec un tracteur ou tout autre engin mécanisé”. “Et c’est dommage” précise-t-il, “un cheval bien dressé fait merveille. On l’a fait pendant des siècles et des millénaires alors pourquoi pas s’y remettre d’autant qu’aujourd’hui, de nouveaux matériels d’attelage, de nouveaux outils, plus performants, existent”. Un débouché que la campagne n’a peut-être pas encore perçu mais que certaines villes mettent déjà à profit. Elles sont nombreuses en effet, dans toute la France, à avoir réintroduit le cheval dans leurs rues, qu’il s’agisse de police montée, de bennes de ramassage et de collecte du tri sélectif ou de système d’arrosage des fleurs et massifs. Un outil pédagogique et une très bonne carte à jouer en terme de communication, d’image et de souci écologique.
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