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Le parc des Perrières au cœur du conseil de quartier Sud

“L’idée est de valoriser le parc, d’en améliorer la biodiversité tout en gardant son aspect accueillant pour le public“, résume Michèle Lapeyre du service municipal développement durable et environnement. Hier soir, les conseillers Sud ont été très attentifs à ce projet de gestion différenciée du parc des Perrières. Tout comme au dossier de candidature pour le label “ville d’art et d’histoire”. Un autre sujet, pourtant en dehors de leur périmètre, a également suscité leur intérêt: celui du réseau de chaleur bois qui va être réalisé à l’Est depuis l’hôpital.

C’est un balcon végétal qui donne sur la partie Sud de Brive, au dessus de l’avenue Jean-Jacques Rousseau et des voies ferrées. Il est surtout classé par le conservatoire régional comme un des “sites naturels remarquables” de la commune. “Il héberge plusieurs espèces très intéressantes”, confirme la spécialiste du dossier. A tel point d’ailleurs que la prochaine nuit de la chauve-souris (le week-end du 24 et 25 août) ne se déroulera pas vers Lafage comme d’habitude mais bien dans ce cadre apaisant.

“Le problème est que ce parc a été entretenu de façon uniforme, ce qui lui a fait perdre de sa richesse écologique. Il nous faut donc pratiquer une gestion plus différenciée.” Le service en lien avec les associations environnementales a déjà identifié des secteurs et leurs particularités afin d’apporter à chaque zone un entretien approprié à la vie des espèces qu’elles abritent. “Il s’agira, pour certains endroits, de choisir une hauteur de coupe plus haute”, cite en exemple Michèle Lapeyre. De laisser aussi s’épanouir ces si décriés “indésirables”, ronces, bois mort, orties, qui offrent un habitat privilégié à de nombreuses espèces. Et au contraire de limiter l’extension de plantes trop invasives comme le raisin d’Amérique colonisateur ou l’ambroisie très allergène. Il s’agira aussi de réaliser des abris pour les pollinisateurs qui y bénéficient déjà d’un rucher école ou les auxiliaires comme les grenouilles, les crapauds ou les hérissons. Tout un travail pour préserver un corridor de biodiversité et qui pourra alors déboucher sur la création d’un parcours écologique. “Cela permettra de valoriser ce parc très fréquenté par les habitants du quartier, mais encore trop méconnu par l’ensemble des Brivistes.”

Patrimoine encore, cette fois beaucoup plus large, avec la présentation du dossier de candidature pour le label “ville d’art et d’histoire”. “C’est un réseau national qui vient reconnaître le travail de valorisation du patrimoine”, explique Frédérique Martin en charge du dossier. La démarche avait été entamée en 2007, puis reprise l’an dernier avec un diagnostic qui a permis de faire apparaître des lignes fortes: Brive ville littéraire, de rugby, gastronomique, mais aussi des thèmes comme la préhistoire avec la vallée de Planchetorte ou le fait urbain. Un projet patrimonial est en cours d’élaboration et les conseillers ont été amenés à donner eux aussi leurs idées sous forme de questionnaire à remplir pendant la séance. Et chacun de donner une piste à creuser… “Quelles sont les retombées espérées de cette démarche”, interroge un conseiller. “Nous espérons une meilleure lisibilité du patrimoine avec la mise en place d’une signalétique appropriée et ainsi une meilleure connaissance, une meilleure appropriation de ce patrimoine par les habitants, ce qui donnera plus de dynamique à la ville elle-même, avec  des retombées économiques et touristiques“, répond Marie-Odile Sourzat, conseillère déléguée. “Le quartier Sud a une identité caractéristique et votre avis va nous permettre de rentrer plus en détail dans ce patrimoine.” Brive serait alors la seconde commune après Limoges à obtenir ce label en Limousin, les deux autres détenteurs étant des regroupements de pays.

Autre gros dossier de la soirée, bien que n’ayant pas trait à proprement parler au quartier Sud: le réseau de chaleur bois présenté par le maire-adjoint Frédéric Filippi. Silence attentif pendant plus d’une demi-heure pour comprendre “les enjeux écologiques avec des atouts économiques et sociaux à développer” et le fonctionnement de ce projet. Il s’agit d’implanter une chaudière bois au dessus de l’hôpital et de faire bénéficier plusieurs équipements publics de ce réseau ainsi que les habitants qui se trouvent sur son tracé. “L’hôpital est le plus gros consommateurs d’énergie de Brive”, argumente le maire-adjoint en rappelant que l’établissement se dote actuellement d’une enveloppe isolante en verre pour gagner déjà 400 à 500.000 euros par an. “Mais il nous faut aussi penser à mieux gérer le chauffage.”

L’idée est d’utiliser une richesse naturelle du territoire, le bois, et de conforter cette filière. “Nous avons imposé au prestataire Cofely l’obligation de se fournir en bois dans un périmètre restreint et de provisionner une somme tous les ans afin d’entretenir ce réseau en excellent état“, insiste l’élu. La société construira chaudière et réseau pour 10 millions d’euros et l’exploitera sur 30 ans. Frédéric Filippi n’a rien caché des arguments invoqués par les opposants au projet qui ont d’ailleurs déposé un recours, notamment en terme de nuisances. “L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, NDLR) a estimé ce projet exemplaire, à tel point que nous avons obtenu la plus grosse subvention pour ce type de projet: 4,88 millions d’euros.” Le reste étant à la charge de la société Cofely. “La Ville n’investit rien et nous allons faire 60.000 euros d’économies par an rien que sur le budget communal.” A cela s’ajoutent les économies induites pour les autres établissements publics. Sans négliger le gain écologique: “8.000 tonnes de CO2 évitées par an, c’est l’équivalent de 3.000 voitures parcourant chacune 20.000 kilomètres”, illustre le maire-adjoint. “La société a déjà anticipé l’installation du réseau en profitant des travaux de voirie aux Chapélies et avenue Pompidou. Les travaux pour la construction de la chaudière vont démarrer à la rentrée pour s’achever en mai juin 2014 avec la possibilité de chauffer certaines parties avant cette date.” Le réseau complet devrait être en œuvre en octobre 2014. “Dommage que nous ne puissions pas en bénéficier. Y aura-t-il un jour un tel projet dans notre quartier?”, s’exclame un des conseillers avec l’assentiment tacite des autres.

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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