“En prenant mes fonctions aujourd’hui, j’éprouve un authentique sentiment de responsabilité“, a affirmé Jean-Pierre Laffite, le nouveau procureur de la République près le tribunal de grande instance de Brive, dans le contexte de fusion que va connaître la juridiction en Corrèze. Lors de l’audience solennelle à laquelle assistaient de nombreuses autorités, ont également été installées deux nouvelles venues: Bertheline Monteil, vice-présidente du tribunal, et Clémence Caron, juge d’application des peines.
A 52 ans, l’ancien procureur de Mont-de-Marsan aborde ses nouvelles fonctions à Brive avec beaucoup d’intérêt: “C’est un défi. Je mesure bien l’enjeu de la juridiction de Brive qui va devenir dans quelques semaines la juridiction de la Corrèze.” Jean-Pierre Laffite reconnait le travail accompli dans ce sens par son prédécesseur Edmond Bisiaux parti à la retraite, comme par les magistrats et fonctionnaires des deux juridictions.
“L’enjeu est de créer une fusion harmonieuse, une politique cohérente qui prenne en compte les acquis, retienne les meilleures méthodes, pour que le justiciable corrézien y trouve son compte.” Arrivé seulement mardi dernier à Brive, le nouveau procureur de la République a déjà effectué beaucoup de visites auprès de ses interlocuteurs tant à Brive qu’à Tulle. “Je suis convaincu de la nécessité d’une politique active de partenariat autour de la justice pénale“, prône-t-il.
Parmi les acquis évoqués, figurent en effet pour lui “le domaine des réponses pénales adaptées aux actes commis et à la personnalité de ceux qui les accomplissent”. Le procureur se dit ainsi favorable aux conventions qui ont permis d’enrichir la réponse pénale de dispositifs originaux, évoquant de futures rencontres avec les maires.” Une “troisième voie” composée de mesures alternatives aux poursuites pénales qui doit être le creuset de réponses innovantes, souvent à contenu pédagogique.”
Mais pour le nouveau procureur, rien ne dit opposer prévention et répression. Sa démarche n’exclut ni une plus grande “fermeté face à certaines infractions comme les atteintes aux personnes”, ni de faire l’impasse sur “une politique active d’aide aux victimes”.
La nouvelle vice-présidente Bertheline Monteil est également une “magistrate expérimentée”, a précisé sa présidente Françoise Gruas. Cette magistrate du siège, passée par toutes les fonctions, arrive tout droit de Mayotte, en plein contexte de départementalisation de la justice. Quant à Clémence Caron, 28 ans, à peine sortie de l’école nationale de la magistrature, elle débute sa carrière par une des fonctions les plus exposées dont les attributions viennent d’être étendues: juge des applications des peines, à Brive après avoir tenu celle de délégué à Tulle. Là aussi, des fonctions qui devront prendre toute leur ampleur dans le cadre de la fusion programmée.