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Le médiateur de mairie résout, entre autres, les conflits de voisinage

“Ma devise? J’aime  dire qu’il vaut mieux convaincre plutôt que vaincre car quand l’adversaire se sent vaincu, il peut avoir envie de se venger. Alors que le terme convaincre implique qu’il y a justice et bonne entente” ,explique Jean-Louis Estagerie, médiateur à la mairie de Brive depuis quatre ans. S’il parle comme un sage (il le sait, résoudre les conflits requiert beaucoup de patience), c’est parce-que neutralité et bienveillance semblent être ses maitres mots. “Le climat actuel est tendu, les gens ne savent plus communiquer”, admet-il. Prenant sa mission à cœur, il est intervenu dans près de 200 demandes entre septembre 2016 et décembre 2017, aidant les résidents brivistes à “résoudre leurs conflits”. Taille des arbres, problèmes de stationnement, incivilités, nuisances sonores du voisinage: les requêtes ne manquent pas. Sur ces 200 demandes, 25 ont été ré-orientées vers d’autres organisations et 11 ont été classées sans suite car irrecevables ou abandonnées par les demandeurs. Moins d’une quinzaine concernait des différends avec la Ville et une cinquantaine avait un lien avec des administrations diverses tels que la CAF, les impôts ou encore les fournisseurs d’accès internet.

Autre chiffre surprenant: les conflits liés à la mitoyenneté et à la “vue plongeante” sont au nombre de dix. “Il y a des gens un peu pervers!”, précise Jean-Louis Estagerie avec toujours un peu d’étonnement malgré son expérience. Dans certains cas, selon la gravité, le dossier est renvoyé vers un conciliateur de justice. Quant aux affaires de discrimination, le médiateur de la ville peut aussi saisir la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité). “Une famille d’origine portugaise a été victime d’insultes, tout comme un couple de lesbiennes”, raconte-t-il. “Un homme était également moqué dans la rue par des commerçants à cause de sa démarche efféminée”, ajoute-t-il. Les histoires, toutes plus étonnantes les unes que les autres,  parfois improbables, sont pourtant bien réelles au grand désarroi de l’expert en sérénité. “Il faudrait que chacun y mette un peu du sien, que chacun fasse un pas vers l’autre”, dit-il, un peu désabusé mais sans perdre espoir. “Heureusement, l’organisation décidée par la Ville en ‘vies de quartiers’ a fait décroitre les demandes”, conclut-il.

 

 

Elise Bonneval

Elise Bonneval

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