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Le massacre du Pont Lasveyras enfin dans la lumière

Le Massacre du Pont Lasveyras au musée Edmond Michelet

L’exposition relative au massacre du Pont Lasveyras a été inaugurée hier soir au musée Edmond Michelet. Une tragédie méconnue. Ce 16 février 1944, ce fut pourtant bel et bien un massacre prémédité qui se produisit dans la commune de Beyssenac, autour d’un moulin de papeterie. 41 jeunes maquisards avaient alors rencontré la barbarie d’une Allemagne déclinante mais acharnée. A voir jusqu’au 5 février. Entrée libre.

Détail de l'expositionAu petit matin du 16 février 1944, un détachement allemand venant de Limoges fait route vers un refuge où se trouvent cantonnés des réfractaires au travail obligatoire. Ces jeunes, âgés de 19 à 25 ans, ont pris le maquis sur les bords de l’Auvezère à Beyssenac, au moulin du pont de Lasveyras. En ce début d’année 1944, la situation de l’Allemagne, dans le second conflit mondial, est déclinante. Les nazis n’en sont que d’autant plus impitoyables et acharnés. 34 hommes sont alors exécutés sur place et 12 autres sont faits prisonniers. Transférés à la prison de Limoges, via Compiègne, ils seront envoyés dans les camps de concentration allemands. 5 n’en reviendront pas.

Cet épisode compte parmi les plus tragiques du département“, a déclaré hier Françoise Gautry, adjoint au maire de la Ville de Brive, en charge des affaires culturelles. “Pourtant, précise le maire de la commune de Beyssenac, Francis Comby, “jusqu’à cette exposition, il n’existait quasiment rien sur ce massacre. Depuis, elle a fait le tour de plusieurs écoles. Il est important que les jeunes se souviennent et considèrent le sacrifice de leurs aînés.”

Cette affaire qui a été classée sans suite à l’époque met en lumière plusieurs points ouverts à la réflexion: l’âge des maquisards, qui n’étaient bien souvent qu’à peine sortis de l’adolescence, leur armement, rudimentaire. Les objets, accompagnant cette exposition en témoignent et enfin, le poids des dénonciations. Ainsi, il est probable que ce soit le propriétaire du moulin lui-même, ne tolérant pas l’occupation de son bien par les jeunes, qui ait dénoncé les maquisards.

Madame Gautry“Cette exposition est un hommage à la jeunesse résistante et martyre. 65 ans plus tard, gageons que cet esprit de résistance mobiliserait encore. Les textos, Facebook… Qu’importe l’outil s’il est porteur d’espoir et s’il permet de lutter contre la résignation“, a terminé François Patier qui représentait hier le président du conseil scientifique de la Fraternité Edmond Michelet.

 

Monsieur Patier

public

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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