Le lycée qui porte le nom d’Antoine Lavoisier, chimiste, philosophe et économiste français, devrait, à notre avis, changer de nom et s’appeler Midas. Fameux personnage de la mythologie grecque, roi de Phrygie, qui avait le pouvoir de changer en or tout ce qu’il touchait. Car pour le lycée briviste c’est un peu la même chose. Chaque année depuis de nombreuses années, un ou des élèves du lycée issu (s) d’une des nombreuses filières proposées par l’établissement est ou sont récompensé(s). Meilleur apprenti de France, médaille d’or au Olympiades des métiers etc, et quand ce n’est pas un élève c’est le lycée lui-même qui reçoit les honneurs. L’année 2022 a été encore remplie de succès pour Lavoisier.

Au mois de mai, comme nous l’avions annoncé dans l’un de nos articles, le Brevet des métiers d’art ébénisterie (BMA) du lycée avait eu le privilège d’être reçu à la villa Médicis à Rome afin, mais pas que, d’être très chaleureusement félicité pour l’une de leurs créations. En effet, le BMA, lauréat d’un concours régional pour une gigantesque bibliothèque en « U » à l’envers, qui représente une arche, avait tapé dans l’œil du directeur de la villa Médicis, rien que ça !!! Inspirée du style Renaissance et de l’Antiquité romaine, elle symbolise le passage de l’époque ancienne à l’époque moderne.

Des honneurs internationaux, mais uniquement sur plan à l’époque, l’arche n’étant pas encore montée (sans oublier les témoins qui ont été livrés également à des instances internationales…). En tout cas, l’ambassadeur de France en Italie, Christian Masset avait reçu les lycées. Ce n’est pas rien non plus.

Madame Céline Jurgensen est ambassadrice, représentante permanente de la France auprès de l’OAA (Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), du PAM (Programme Alimentaire Mondial) et du FIDA (Fonds International pour le Développement Agricole. Sur son compte twitter, elle évoque le passage de témoin à son homologie tchèque en citant le lycée Lavoisier qui a fabriqué ce témoin…

La bibliothèque finie devait être exposée à la Foire du livre de Brive, cette année. Mais même si elle était bien là, sa vue n’a été réservée qu’à certains privilégiés, dont Brive Mag, puisqu’elle a été placée au sein de l’espace VIP là où s’est tenu la conférence de presse bilan de la Foire du livre (photo).

Dommage. On espère que cette bibliothèque briviste trouvera sa place à la médiathèque. Malgré ce petit couac, le lycée, à sa manière – discrètement -, est totalement partie prenante à cet évènement puisqu’il a fourni les trophées du Prix des lecteurs, du premier prix du Cours le Court qui récompensait des courts métrages. Une création a également était offerte au président François Busnel. Enfin, la table autour de laquelle se sont déroulées toutes les conférences au théâtre vient des ateliers de Lavoisier. Voilà, il fallait bien rendre à César ce qui est à César.

En tout cas, les récompenses s’accumulent dans l’escarcelle du lycée un peu comme dans l’armoire de Novak Djokovic. La dernière récolte vient direct des Olympiades des métiers niveau région qui se sont déroulées à Bordeaux, fin octobre. Le lycée fait le plein et ramène cinq titres.

Au passage, 70 métiers étaient représentés, 450 candidats ont tenté de décrocher un titre devant plus 48 000 visiteurs sur les trois jours de compète.

Le Brevet des métiers d’art ébénisterie, encore lui, glane trois récompenses. Médailles d’or, d’argent et de bronze pour la fabrication en direct d’une table à ouvrage. Nous avons rencontré le médaillé d’or Antonin Magnat, 16 ans. L’un des plus jeunes lauréats. Un garçon doué quoi. (Ses collègues du lycée aussi. Héloïs Robert a reçu la médaille d’argent et Arthur Maleyrat, la médaille de bronze en ébénisterie, podium complet pour Lavoisier, Sean Denaud a été médaille d’argent en peinture automobile et Samuel Frais médaille d’argent en Technologie Automobile).

Antonin, El pibe de oro

Antonin est de Curemonte, il souhaitait devenir luthier et fabriquer ou réparer des guitares. Lors d’un stage chez un luthier de Saint-Céré, il découvre la marqueterie et se passionne pour l’assemblage des pièces de bois. Déterminé, et alors qu’il peut continuer dans une filière générale, il décide de se lancer dans l’ébénisterie et rejoint le lycée Lavoisier. Il passe sont CAP en 1 an, au lieu de deux, puis intègre le Brevet de métier d’art ébénisterie. ” Je souhaitais faire quelque chose de manuel”, explique Antonin, simplement.

Chaperonné par Didier Simon, un des enseignants, il se présente, avec le succès qu’on lui connait aux Olympiades régionales et, en 16 heures réparties sur 2 jours et demi, fabrique de A à Z, mieux que les autres candidats, cette fameuse table à ouvrage.”Il a fallu faire abstraction des spectateurs et rester bien concentré… bien gérer mon temps, le stress… chaque étape est analysée par le jury.”

Auréolé de ce titre régional Antonin voit plus loin et comme d’autres élèves de Lavoisier, le jeune homme a des ambitions nationales. En septembre 2023, Antonin se présentera aux Olympiades nationales avec l’équipe de Nouvelle-Aquitaine composée de tous les médaillés d’or. Il pense aussi s’inscrire au concours de meilleurs apprentis de France… Antonin aurait-il pris goût à la compétition ???  “J’aimerai bien faire les mondiaux des Olympiades… !!!”, lâche le jeune homme.

Antonin compte également aller le plus loin possible dans la perfection, il envisage peut-être de faire un DN MADE, (Diplôme des métiers d’art et du design). Une filière d’excellence ou toujours éventuellement devenir luthier. En attendant Antonin va effectuer un stage auprès d’un facteur d’orgue. Celui même qui effectue les réparations sur l’orgue de la collégiale Saint-Martin.

Finalement, c’est peut être Antonin qu’il faut surnommer Midas. Mais en cette période coupe du monde de foot on lui préfèrera El Pibe de oro (surnom de donné à Maradona)…

(Nb : L’utilisation de la comparaison avec Midas est seulement utile pour évoquer le talent car le roi Midas qui a obtenu le pouvoir par Dionysos de transformer en or tout ce qu’il touchait a rapidement fait machine arrière… il ne pouvait ni manger ni boire. C’est aussi une façon mythologique de dénoncer la cupidité. Quant à monsieur Lavoisier, malgré son talent mais sans doute à cause de ses idées, a fini guillotiné… )

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