Cette maison, rue des Échevins, derrière le tribunal, est sans doute l’un des bâtiments les plus photographiés de Brive. Elle a été également croquée par la peintre Catherine Gout, qui a réalisé de nombreuses aquarelles de bâtiments de la ville. Au rez-de-chaussée, son échoppe “Faurie”, l’une des dernières de Brive, a fait l’objet d’une carte postale réalisée par l’illustratrice Lucie Boyer. La vieille boutique est même un lieu de passage obligatoire pour une chasse au trésor… Cette maison, c’est une véritable attraction ! Pourtant, nous possédons peu d’éléments sur cette bâtisse.
Nous avons rencontré la propriétaire des lieux, Jeanne Dounies et Maryse Chabanier, collectionneuse, spécialiste entre autres des anciennes boutiques brivistes, nous a donné quelques pistes…
Tout le monde connaît cette maison à Brive. Située au croisement de la rue des Échevins et de la rue Saint-Martin, ce bâtiment est, selon la propriétaire, Jeanne Dounies, « le plus photographié de Brive ». Et on n’en doute pas. En tout cas, sûrement l’un des bâtiments privés les plus photographiés. Star des réseaux sociaux, en particulier d’Instagram, la maison, qui se compose en fait de deux bâtiments au 3 et au 5 rue des Échevins et qui se poursuit sur la rue Saint-Martin, a même été croquée par la peintre Catherine Gout (qui a par ailleurs réalisé toute une série sur les bâtiments de Brive).
« Cela fait vingt ans que j’y vis », affirme Jeanne Dounies. La vigne vierge séduit les passants « même si j’ai dû la replanter car elle avait crevé… C’est une maison atypique, qui intrigue », poursuit Jeanne, qui a même installé quelques sièges sous cette vigne vierge pour que les gens s’arrêtent un peu, « ça donne un air champêtre.» Rien n’a bougé ou presque. « Je me suis fait voler la cage aux oiseaux… », rouspète Jeanne.
La maison daterait du 17e siècle et sa façade aurait été reprise en 1900.
« Au rez-de-chaussée, c’était des échoppes, raconte la propriétaire, mais je ne sais pas ce que c’était exactement, il n’y avait plus d’activité quand j’ai emménagé. Par contre, à l’angle c’était une crémerie…» , se souvient Jeanne. En effet, Maryse Chabanier, collectionneuse, spécialiste des anciennes boutiques brivistes, a mené l’enquête pour nous et a dégoté cette photo (voir ci-dessus) sur laquelle effectivement, nul doute, la crémerie “Au Petit Normand”, occupait le premier niveau, côté rue Saint-Martin.
Par contre, pour l’échoppe rue des Échevins, l’enquête est plus corsée. « Cette échoppe sur laquelle on peut voir l’enseigne “Faurie” est l’une des dernières échoppes encore visibles avec celle située avenue Pompidou, assure Maryse Chabanier. J’ai pu remonter jusqu’en 1911. A l’époque, l’échoppe était tenue par Louis Faurie père et son fils, Charles. Ils étaient zingueurs… Puis environ au début des années 1930, Charles est seul, il est toujours zingueur ou ferblantier et curieusement, il est installé, selon les archives, au 4 de la rue des Échevins… et au 5, donc l’adresse actuelle, on trouve un marchand de volailles dénommé Georges Dupuy… Le 5 de la rue des Échevins restera jusque dans les années 1960 un magasin de volailles qui sera tenu dès la fin des années 1930 par une madame Delmond Marie… »
Donc a priori, dans l’échoppe “Faurie” était installée un marchand puis une marchande de volailles tandis que l’entreprise Faurie aurait déménagé au 4… soit un peu plus haut dans la rue, actuellement l’immeuble qui accueille l’Ordre des avocats ou le restaurant indien Manija !!! Cela a dû tellement changer depuis.
Voilà peut-être un petit mystère enfin résolu.
Cette vieille échoppe suscite, il faut bien l’avouer, beaucoup de curiosité et d’admiration, tant et si bien qu’elle a fait l’objet d’une petite carte postale revisitée, réalisée par l’illustratrice Lucie Boyer (voir ci-dessous). Mais ce n’est pas tout.
Enfin, et c’est un peu par hasard que nous l’avons découvert en croisant un groupe d’élèves du lycée Bahuet avec leur professeure, l’échoppe “Faurie” est un passage obligatoire d’une chasse au trésor que l’on retrouve sur le site Terra Aventura ( vous pouvez cliquer d’ailleurs ICI pour tenter l’aventure). Cette énigme, la 12e et avant dernière de cette chasse au trésor qui se passe dans Brive, est présentée ainsi :
12 . La porte Faurie (N45° 09.452′ / E001° 31.958′)
Merci de respecter la tranquillité des habitants du quartier.
Tu arpentes un des quartiers de Brive emblématique de la ville avant sa restauration. Cette porte
est devenue un spot photo incontournable !
(prend une mèche de la perruque de Zabeth pour se faire une moustache)
Qui fait un selfie
moustache avec moi ?
Continuez tout droit jusqu’au boulevard. Tournez à gauche.
Cette maison, avec son échoppe, sa cage aux oiseaux disparue, n’a pas encore révélé tous ses secrets. Jeanne Dounies aimerait bien la faire restaurer, mais « c’est compliqué et ça coûte cher. On m’a dit que je pourrai la faire classer…» C’est une autre histoire.