L'actualité en continu du pays de Brive


L’aventure des barrages

Le service des archives de la Ville présente une exposition sur les vallées de la houille blanche. Une histoire humaine et industrielle qui a bouleversé beaucoup de choses en Corrèze, la construction des barrages et l’arrivée de l’hydroélectricité.

Ce fut la grande aventure de la première moitié du 20e siècle. La fée électricité se répandait sur le territoire et il fallait en produire, de plus en plus. Pour cela, la Corrèze, et ses cours d’eau, présentait un potentiel des plus intéressants. Dès avant la première guerre mondiale, des précurseurs œuvrent dans le département, comme au Saillant sur la Vézère et à la Bessette sur la Diège où la société Pont-à-Mousson démarrera la production d’électricité dès 1905. Un début qui amena entre les années 1935 et 1950 la construction d’ouvrages plus importants avec les barrages géants de la Dordogne.

Cette aventure industrielle fut également une aventure politique avec l’investissement  de 2 éminents corréziens, Henri Queuille et Alexis Jaubert. Leurs fonctions ministérielles et politiques leur permettront de faire évoluer l’électrification des campagnes corréziennes qui sera achevée dès 1936. Un développement auquel contribueront des milliers d’ingénieurs et d’ouvriers qui construiront ces mastodontes de béton, la payant parfois de leur vie. Le prix d’un indéniable progrès diront certains.

Cette histoire des barrages en Corrèze a une autre part d’ombre. Celle des populations qui ont dû abandonner leurs maisons, leurs vallées, leurs histoires, car elles se trouvaient dans ce qui allait devenir le lac de barrage. Tous ces villages engloutis comme celui de Nauzenac où les habitants reviennent en 1944 alors qu’il doit être englouti par la mise en eau du barrage de l’Aigle, obligeant le préfet de l’époque à demander d’assurer la sécurité de ces populations. Par la suite, EDF fera systématiquement détruire les villages devant être engloutis.

L’aventure est loin d’être terminée de nos jours avec le projet de Redenat. Il consisterai à pomper l’eau de la retenue du barrage de Chastang sur la Dordogne dans un lac supérieur dont la construction est incluse dans le projet. Pendant les heures de fortes consommation l’eau serait turbinée et produirait de l’électricité. Ce type de fonctionnement permettrait de mieux supporter les pics de consommation et de sécuriser le réseau électrique français. La demande en électricité ne faisant qu’augmenter, cela veut être une façon de produire de la puissance tout en utilisant une énergie renouvelable.

Les vallées de la houille blanche. Jusqu’au 25 octobre.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

Mot clé

Laisser un commentaire

16 − 5 =