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L’autoentreprise connaît pas la crise

Le stand auto-entrepreneur de la Caravane a eu un grand succès

Signe des temps et surtout effet de la crise, le nouveau régime d’auto entrepreneur créé au début 2009 attire les candidats. Ils sont déjà quelque 180.000 inscrits. Sur le régime, on entend tout et son contraire. L’occasion de faire le point lors du passage de la Caravane des entrepreneurs qui a fait étape aujourd’hui à Brive.

L’auto-entreprise est un statut qui permet de se lancer dans des activités individuelles artisanales, commerciales ou libérales. Sa création est simplifiée et elle relève du régime fiscal de la micro-entreprise, c’est-à-dire que le chiffre d’affaires ne doit pas dépasser un certain seuil: 32.000 euros par an pour des activités de service et 80.000 euros pour des activités commerciales.

“Mais attention, ce statut n’écarte en rien la législation et les compétences nécessaires pour exercer une profession”, explique Philippe Demai, président d’honneur de la toute nouvelle chambre régionale des auto-entrepreneurs présente aujourd’hui sur la Caravane. En clair, si vous voulez par exemple lancer dans la coiffure, il vous faudra avoir le CAP ad hoc.

Lors de la conférence sur l'auto-entrepriseMoyennant quoi, ce régime est ouvert au plus grand nombre: au premier chef aux demandeurs d’emplois (dans le cadre de l’ACRE (Aide à la création ou à la reprise d’entreprise) tout en bénéficiant du chômage pendant un an), mais aussi à ceux qui veulent exercer une activité complémentaire, salariés (à condition, évidemment, de ne pas exercer une activité concurrente), retraités et même fonctionnaires (après autorisation de leur hiérarchie). “Mais, attention, un auto-entrepreneur ne paie pas de TVA et ne peut donc pas la déduire. Il faut donc bien calculer”, insiste Philippe Demai.

C’est ce que fait Dominique Maisonneuve. Sans-emploi, ce magasinier vendeur veut aujourd’hui  créer son entreprise de montage de meubles doublée d’une activité saisonnière d’entretien des espaces verts et cherche à opter pour le meilleur régime. “Pour un lancement, la formule peut être intéressante. Ça permet de se tester.”

“Il y a un véritable attrait pour l’auto-entreprise car elle répond à un besoin”, constate Jean-Paul Debeuret, organisateur-créateur de la Caravane des entrepreneurs. “Son succès tient à la lisibilité, à la simplicité du régime et malheureusement aussi à l’augmentation du chômage. 60% des candidats veulent créer une activité à temps plein en travaillant la semaine, pour 25%, il s’agit d’une activité complémentaire pour gagner plus et pour 5%, il s’agit de régulariser une situation qui n’était pas déclarée.”

En entretienImpossible en effet de faire plus simple pour créer son auto-entreprise: il suffit d’aller sur le site officiel des auto-entrepreneurs, de déclarer son activité en ligne, vous recevrez alors un numéro SIRET et vous pouvez démarrer dans les 24 heures. Pas de frais d’inscription, gratuité totale. Autre grand principe: pas de chiffre d’affaires, pas de charges sociales.

A ce régime là, c’est sûr, la formule est alléchante. Le gouvernement a tablé sur 330.000 inscrits à la fin de l’année. Ils étaient déjà 178.340 fin juillet (source INSEE). “Mais seulement quelque 10% ont fait du chiffre d’affaires”, temporise Jean-Paul Debeuret. Car la formule a beau être simplifiée, l’auto-entrepreneur n’en reste pas moins… un entrepreneur. “Le problème reste de se constituer une clientèle.” Le nerf de l’affaire.

“C’est vrai aussi qu’au delà d’une certaine concurrence déloyale qui peut exister, il y a un risque de mauvais service au client final, avec des auto-entrepreneurs qui n’ont pas les qualifications suffisantes et qui vont attirer la clientèle par des prix plus bas. C’est au client final d’être vigilant”, reconnait Jean-Paul Debeuret.

les-conseillers

Et d’ajouter: “Le régime a réveillé des projets qui dormaient chez les hommes et surtout chez les femmes. En général, nous avions 15 à 20% de femmes intéressées par la création-reprise d’entreprise. Aujourd’hui, nos conférences sur l’auto-entreprise attirent 45% de femmes. Nous avons même mis en place une conférence intitulée 10 conseils aux femmes qui veulent entreprendre”.

La crise, toujours et encore. D’ailleurs, l’organisateur de la Caravane, a noté que si l’affluence avait augmenté de 50% cette année, il régnait aussi un certain “attentisme” du côté des créateurs-repreneurs que du côté des cédants… Est-ce bien le moment? est la question qui domine. La Caravane repassera de toute façon par Brive le 4 octobre 2010.

Pour en savoir plus sur le régime de l’auto-entrepreneur:

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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