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L'accessibilité universelle, un enjeu de société

L’Association pour adultes et jeunes handicapés organise jusqu’à demain à la salle Dumazaud à Brive une conférence de territoire Grand centre. Plusieurs APAJH du Limousin et des régions voisines se retrouvent pour réfléchir à l’accessibilité universelle, à savoir, permettre à tous les handicaps d’être pris en compte dans la vie de la société. Un chemin difficile qui passe par un véritable changement de culture.

Voeux pieux? Non. Les participants à cette conférence sont persuadés que les mentalités changent face aux handicaps, à tous les types de handicap, mais la route est longue et difficile. Point de satisfaction: La prise en compte du handicap physique. C’est quelque chose qui aujourd’hui est entré dans les moeurs. Accessibilité par rampes d’accès, ascenseurs, trottoirs aménagés, places de stationnement, aujourd’hui tout cela est pris en compte par les pouvoirs publics. Pour Monique Beyssen, secrétaire générale de l’APAJH Corrèze, qui s’occupe de 40 enfants, beaucoup d’efforts sont faits par les municipalités, les plus grosses en tout cas qui ont les moyens financiers les plus importants, c’est le cas de Brive, mais beaucoup reste à faire tout de même car il n’y a pas que les handicaps physiques ou sensoriels”.

C’est là qu’intervient la notion d’accessibilité universelle. Quid des handicaps psychiques? Comment les prendre en compte? Comment permettre à ces personnes d’accéder à l’école, au logement, aux soins, aux transports, à la culture, à la citoyenneté, aux vacances, etc… Un exemple: comment cela se passe si un groupe de jeunes autistes veut aller au cinéma? A l’heure actuelle, certaines salles acceptent, mais à des horaires où il n’y a pas d’autres spectateurs. “A quand une salle où l’on accepterait un groupe d’autistes en même temps que tout le monde”?, questionne Monique Beyssen. Pas facile. Pourtant c’est l’objectif de l’APAJH de faire en sorte que ce soit la société qui s’adapte aux handicaps et non l’inverse. “A quand des bulletins de vote en braille pour les malvoyants?” renchérit-elle, “quelle mairie le fera?”.

Pour cela, l’association ne demande pas de nouvelles lois. “Celle de 2005 est suffisante” précise-t-elle même si elle ne sera pas totalement respectée comme prévu en 2015. “Il faut s’inscrire dans sa continuité pour continuer de faire avancer les choses en même temps que les mentalités”. Ce qu’il faut peut-être en revanche selon Monique Beyssen, “c’est que dans chaque loi, il y ait un volet adaptation aux handicaps. Une sorte d’horizontalité et dans ce cas, un délégué interministériel aux handicaps pourrait jouer un rôle essentiel”. L’APAJH doit réfléchir toute cette année 2013 à cette problématique et souhaite remettre un rapport, histoire “de donner quelques idées aux ministres”.

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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