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La vidéoprotection va se déployer à Brive

police municipale pano

Hier soir, mercredi 20 mai, le conseil municipal a décidé de déployer des caméras et de créer un centre de supervision urbain, avec un mur d’écrans. L’idée est de faire baisser le taux de délinquance. Le projet répond aussi aux besoins de modernisation de la police municipale qui devra également s’implanter dans de nouveaux locaux proches du centre-ville.

Il fallait s’y attendre, cette délibération, qui suivait celle sur la consultation, aura déclenché un long débat, étonnement d’ailleurs plutôt sur la forme que sur le fond. Là où Dominique Eyssartier, maire-adjoint en charge du dossier, parle de “prévenir et identifier les auteurs”, invoquant “un besoin légitime de sécurité qui doit être concilier avec l’impératif de respect des libertés individuelles”, Patricia Bordas (PS), “offusquée sur la forme”, s’interroge sur le coût de la maintenance et Alain Vacher (PCF) dénonce “des emplacements de caméras qui ciblent une catégorie très spécifique de notre population”.  Mais c’est son homologue Martine Contie qui aura porté le plus gros de la charge, critiquant “un déploiement coûteux et largement inefficace”, pointant “un gaspillage d’argent public” en prédisant “un déplacement des problèmes là où il n’y aura pas de caméra”.

videosurveillance“Je n’ai entendu personne parler de victimes”, regrette Frédéric Soulier. “Pour un élu, il n’y a rien de pire que de rester dans la compassion“, témoigne le maire qui refuse de faire de l’impunité une fatalité. Un choix politique assumé. Le PC a vôté contre, le PS s’est abstenu. Le conseil municipal a donc budgétisé 600.000 euros pour la création de ce dispositif, un montant fixé sur des expertises et des audits menés par la Cour des comptes. “Nous ne l’avons pas prévu au budget 2015, car nous n’en avons pas les moyens, mais pour 2016”, précise le maire. Ce budget pourrait être subventionné à hauteur de 200.000 à 250.000 euros.

Si le principe est acté, le dispositif est encore à l’étude. Il devrait comprendre environ 25 caméras, permanentes, dômes, fixes ou panoramiques et nomades qui seront installées en fonction des besoins, dans les secteurs où se concentre la délinquance: “au coeur de ville, autour de la collégiale, aux abords des bars, boites de nuit, des établissements scolaires, différents quartiers sans stigmatiser Chapélies, Tujac et Rivet, le parc des Perrières, les pénétrantes de la ville…”, détaille Dominique Eyssartier.

“Ces caméras seront associées à un système de gestion, d’exploitation et de pilotage, concentré dans des locaux sécurisés qui sont affectés à la police municipale.”  Concrètement, il y aura un mur d’écrans avec des opérateurs, des techniciens dument formés et eux-seuls habilités à visionner les images. “L’objectif c’est de prévenir la délinquance avec une observation en temps réel et de déclencher des interventions de la police municipale ou nationale”, commente l’élue, rappelant que la première n’a qu’un rôle de proximité et non de maintien de l’ordre qui incombe à la seconde. Le dispositif a donc plusieurs vocations: prévention, dissuasion, identification et élucidation.” Ces images seront conservées pendant 30 jours, temps légal de stockage.

police municipale et chien“La vidéoprotection, et non surveillance, obéit à des règles précises et nous respecterons la vie privée”, assure Dominique Eyssartier: “On floute les images des espaces privés, terrasses, fenêtres, jardins”. Le dispositif prévoit, afin d’en réduire le coût, d’utiliser l’existant c’est-à-dire les 170 caméras de vidéo surveillance actuellement en place dans les parkings qui seraient ainsi mises dans la boucle.

Il faut aussi trouver un nouveau local pour la police municipale. Celle-ci a vu en effet ses effectifs progresser avec la création d’une brigade de nuit et le recrutement de deux agents cynophiles. “Les locaux de la rue Marcelin-Roche ne sont plus adaptés, peu fonctionnels et trop exigus.” Les recherches pour trouver ce nouveau poste sont en cours. “L’idée est de travailler en centre-ville, dans des locaux communaux.” Ce nouveau poste regrouperait les services de police municipale, le Centre de supervision urbain, les ASVP (Agenst de surveillance de la voie publique) et la régie d’Etat de la police municipale.

“C’est un outil qui manque à notre panoplie“, insiste Frédéric Soulier, en s’appuyant sur des chiffres ministériels: “La délinquance générale baisse trois fois plus vite avec un CSU que sans, l’atteinte aux biens, 1,5 fois plus vite et l’atteinte aux personnes, 8 fois plus vite.” Pour la majorité, ce dispositif qui modernisera la police municipale, permettra aussi de déployer autrement les effectifs humains. Et de trancher: “Je suis de ceux qui veulent pourrir la vie aux 1843 auteurs de faits délictueux à Brive“.

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Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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