Plusieurs objets liés à la manufacture Argueyrolles, qui a fermé en 2001, ont été donnés au musée Labenche. Le musée a aussi pu recueillir les témoignages d’anciens employés qui leur ont transmis des informations précieuses sur les gestes qu’ils accomplissaient. Un trésor patrimonial. Cette entrée au musée Labenche a été rendue possible grâce au travail de recherche et d’acquisition de Maryse Chabanier et de Bénédicte Charnassé.
Récemment, plusieurs objets fabriqués à Brive au sein de la manufacture Argueyrolles sont entrés dans la collection du musée Labenche. Une intégration loin d’être anodine, car une commission scientifique très officielle se prononce sur la pertinence d’une telle entrée. Un travail de longue haleine mené par le musée avec les aides essentielles de deux passionnées, Maryse Chabanier et Bénédicte Charnassé.
La manufacture Argueyroles a été fondée en 1918 et était spécialisée dans la fabrication de chaussures pour différents services de l’armée. Elle a fermé en 2001. L’entreprise briviste est revenue sur le devant de la scène lorsque Bénédicte Charnassé, architecte dans la région bordelaise, achète et réhabilite, avec son compagnon, l’immeuble construit dans les années 1940 abritant les bureaux administratifs de l’entreprise. Tombée amoureuse de ce lieu et de son histoire, elle décide d’en remonter le fil curieusement oublié et d’en faire la promotion. Dans cette mission qu’elle s’est fixée, elle reçoit l’aide précieuse de Maryse Chabanier, membre de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze. Les deux femmes se lancent dans la quête d’objets divers issus de la manufacture Argueyrolles mais pas seulement. Car si en effet, très concrètement la manufacture fabriquait des chaussures, ses créateurs et employés possédaient un vrai savoir-faire inestimable. Un patrimoine immatériel et matériel, en quelque sorte, que le musée Labenche a souhaité protéger en l’intégrant dans ses collections.
« Cette opération entre dans une ligne d’acquisition que nous souhaitons développer et que nous avions inscrite dans notre projet scientifique et culturel, explique Laudine Michelin, responsable du pôle des collections et des expositions du musée. Nous voulons intégrer le patrimoine récent de Brive dans les collections du musée. Bénédicte Charnassé et Maryse Chabanier ont réussi à créer un vrai engouement. Grâce à leur travail, nous avons pu récolter des témoignages d’ouvrières en poste pendant plusieurs décennies dans l’entreprise. Elles expliquent comment elles travaillaient, les gestes qu’elles effectuaient.»
Dès lors, le musée possède assez d’éléments pour monter le dossier et pour le présenter devant une commission scientifique qui validera ou non l’entrée de la manufacture Argueyrolles dans ses collections. L’enjeu est de taille. Le musée Labenche ayant le statut de musée de France, les objets qui lui sont confiés deviennent inaliénables, imprescriptibles et insaisissables. « Cette entrée dans les collections du musée a été validée unanimement par cette commission composée notamment du musée de l’armée et du musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, particulièrement sensible au rôle social qu’avait pu jouer cette manufacture à Brive. » Argueyrolles ne sera plus oublié.
Une quinzaine d’objets fait partie, pour l’instant, de cette collection, en plus des informations sur le savoir-faire de la manufacture et de ses employés. « C’est un don qui est appelé à s’enrichir », assure Laudine Michelin. Les objets devraient être prochainement exposés.
Le travail de recherche continu. Le musée Labenche et les deux passionnées poursuivre leurs investigations pour compléter ce travail extraordinaire de mise en lumière du patrimoine briviste et compte également, comme cela a déjà été le cas, sur la participation d’anciens salariés de la manufacture pour récolter le maximum de renseignements sur l’entreprise et réunir d’autres objets Argueyrolles.
Renseignements.
Musée Labenche.
26 bis Bd Jules-Ferry
05.55.18.17.70 ou musee.labenche@brive.fr