Point d’orgue de cette édition à succès, la présence du Prix Goncourt. Grand amateur de rugby, Jean-Paul Dubois est reparti de la Foire du livre de Brive avec un maillot du CAB floqué à son nom et qu’il a aussitôt enfilé. “C’est exactement le genre d’attention qui pourrait me faire venir les larmes aux yeux.”

Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, c’est le titre de son livre paru à L’Olivier. Celui qui a reçu lundi le plus prestigieux des prix littéraires du monde francophone n’a pas l’intention d’habiter le monde différemment après ce couronnement. “Il n’y a aucune pression. Tous les problèmes que j’avais le 4 au matin étaient les mêmes le 4 au soir.” Mais l’écrivain discret et populaire reconnait tout de même une vertu au Goncourt: “c’est  une machine à fabriquer du bonheur pour des gens attachés à ce prix”: son éditeur en premier. Son entourage également. Et même de l’autre côté de l’Atlantique, celui qu’il a connu il y a une vingtaine d’années et lui a inspiré son personnage de concierge factotum. Car pour lui, “un livre, c’est un assemblage de souvenirs enfouis. Ce n’est jamais de la fiction absolue.”

Jean-Paul Dubois exerce cette “mécanique cérébrale de production” en suivant un rituel très particulier: il écrit tous ses livres en un mois. En mars. “Trente jours d’enfermement. En travaillant de 13 à 15 heures par jour. Je suis hyper concentré.” Une méthode de travail efficace. Et ainsi resurgisse des odeurs, des mots, des tristesses, des joies dans son océan de souvenirs. En écrivant, il avoue ainsi avoir pleuré ou éclaté de rire. “Vous habitez la mémoire du passé. Le livre est la continuation de la vie sous une autre forme. Dans ma tête, j’ai 300 personnages.”

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