Brive tenait à rendre hommage aux victimes de l’attentat sauvage perpétré hier dans la capitale. A la mi-journée, des milliers de personnes se sont rassemblées devant la mairie et en fin d’après-midi, elles étaient encore plusieurs centaines à défiler entre la sous-préfecture et le théâtre.
La place Jean Charbonnel ne suffisait pas à contenir la foule nombreuse, compacte, venue rendre hommage, à midi, aux victimes de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo. Des milliers, 5000 selon la police, de Brivistes ont observé une minute de recueillement. Un moment fort d’émotion partagée. Dès avant midi, ils étaient déjà des dizaines, des centaines, à arriver par groupes ou seuls devant la mairie. Des jeunes, des moins jeunes, des collègues de bureau, des parents avec leurs enfants, des personnalités, des anonymes. Malgré la foule, pas de bruit. Les visages sont tristes, recueillis. Beaucoup portent avec eux des pancartes ou de simples feuilles où sont imprimés ces 3 mots qui depuis hier fleurissent partout en France et à travers le monde: “Je suis Charlie”.
Midi. Les cloches de Saint-Martin sonnent. Dans la foule, pas un murmure. On ressent une véritable communion chez les centaines de personnes présentes. Chacun a le sentiment de vivre quelque chose de fort, de grand, malgré l’horreur qui en est à l’origine. Les mains se lèvent, brandissant par dizaines des “Je suis Charlie” imprimés sur fond noir.
Deux allocutions, brèves, précèdent la minute de silence. Frédéric Soulier qui, au-delà de dénoncer “cet acte barbare qui nous frappent tous”, a rappelé la venue, heureuse, de toute l’équipe de Charlie Hebdo venue fêter les 20 ans du journal à la foire du livre en 2012. C’est ensuite Olivier Chaperon, le directeur des publications du groupe La Montagne, qui lit un petit texte d’hommage écrit par des journalistes. La minute de silence est ensuite respectée. A la fin, des lycéens commencent à entamer une Marseillaise mais ils ne pourront la terminer, couverts par les applaudissements de la foule, fournis, longs, ultime hommage aux victimes.
La cérémonie se termine. Quelques personnes quittent les lieux. La plupart cependant restent sur place, comme si elles voulaient faire durer ce moment de partage, cette communion, si rare de nos jours. Ici et là, des petits groupes se forment. On discute. Certains se serrent dans leurs bras. On entend du français, mais aussi de l’arabe. Plusieurs personnes de confession musulmane sont en effet présentes, pour dénoncer la tuerie, mais également pour regarder l’avenir et alerter, comme ce jeune homme qui sur une pancarte a inscrit: “Je suis musulman. Suis-je un terroriste? Stop aux amalgames”. Une pancarte qui a, elle aussi, était applaudie.
Ce moment de solidarité n’est pas unique. Les avocats se sont ainsi rassemblés sur les marches du palais de justice et, à 17h30, un autre rassemblement a eu lieu devant la sous-préfecture. 700 personnes environ, à l’appel des organisations syndicales et de différentes associations, se sont retrouvées sur le boulevard. Lors d’une courte prise de parole, les noms des 12 victimes de Paris ont été cités, chaque nom étant chaleureusement applaudi.
Comme devant la mairie, beaucoup de jeunes, collégiens, lycéens, étaient présents. Une foule qui a pris ensuite la direction du parvis du théâtre où, malgré la pluie, elle a mis de longues minutes à se disperser.