L'actualité en continu du pays de Brive


« J’ai reçu des fleurs aujourd’hui… »

Six bouquets, composés de 173 roses représentant le nombre de personnes décédées suite à des violences conjugales, en France, en 2019, ont été déposés, ce soir, au pied de la stèle, square de La Roseraie, à Brive.

Deux jours après la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, Salima Saa, préfète de la Corrèze, Frédéric Soulier, maire de Brive, Bernard Combes, maire de Tulle, Pascal Coste, président du conseil départemental et Georgette Chastanet, présidente de l’association Sos Violences Conjugales, se sont recueillis devant la stèle sur laquelle est gravé dans le marbre le poème « J’ai reçu des fleurs aujourd’hui… », écrit par une inconnue, victime de violences conjugales.

 

Poème lu par Julie Gayet qui, après avoir rencontré Georgette Chastanet et Michèle Reliat, vice-présidente de Sos Violences Conjugales, a tenu à être présente. Frédéric Soulier, dans son discours, a d’ailleurs souligné et remercié chaleureusement, « ceux qui mettent leur notoriété au service de cette cause ». (Julie Gayet est très engagée, elle est membre de l’association Fondations des femmes qui s’attaque aux violences faites aux femmes).

L’actrice, très émue, a récité, dans le silence automnal du square de La Roseraie, ce texte glaçant décrivant l’enfer vécu par une femme victime de violences conjugales. Des premiers coups jusqu’à la mort.

 

 

 

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui…

« J’ai reçu des fleurs aujourd’hui.
Ce n’était pas mon anniversaire ni un autre jour spécial.
Nous avons eu notre première dispute hier dans la nuit
Et il m’a dit beaucoup de choses cruelles qui m’ont vraiment blessée.
Je sais qu’il est désolé
Et qu’il n’a pas voulu dire les choses qu’il a dites
Parce qu’il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui.

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui.
Ce n’était pas notre anniversaire ni un autre jour spécial.
Hier, dans la nuit, il m’a poussée contre un mur et a commencé à m’étrangler.
Ça ressemblait à un cauchemar, je ne pouvais croire que c’était réel.
Je me suis réveillée ce matin le corps douloureux et meurtri.
Je sais qu’il doit être désolé
Parce qu’il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui.

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui
Et ce n’était pas la fête des mères ni un autre jour spécial.
Hier, dans la nuit, il m’a de nouveau battue,
C’était beaucoup plus violent que les autres fois.
Si je le quitte, que deviendrais-je?
Comment prendre soin de mes enfants? Et les problèmes financiers?
J’ai peur de lui mais je suis effrayée de partir.
Mais je sais qu’il doit être désolé
Parce qu’il m’a envoyé des fleurs aujourd’hui.

J’ai reçu des fleurs aujourd’hui.
Aujourd’hui c’était un jour très spécial,
C’était le jour de mes funérailles.
Hier dans la nuit, il m’a finalement tuée. Il m’a battue à mort.
Si seulement j’avais trouvé assez de courage pour le quitter,
Je n’aurais pas reçu de fleurs aujourd’hui…»

 

Texte publié pour dénoncer la violence faite aux femmes. Auteure inconnue.

Julien Allain, Photos : Diarmid COURREGES

Julien Allain, Photos : Diarmid COURREGES

Laisser un commentaire

un × deux =