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Il était une fois Polnareff, Cloclo, Shuman et… Dédé !

André Moenaert dit Dédé“Je suis un soixante-huitard qui a envie de vieillir jeune et de mourir debout.” D’emblée, André Moenaert, dit Dédé, pose clairement les choses. Conscient de passer pour un être atypique, l’homme affiche, à presque 62 ans, sa forme physique et sa soif de liberté. Après avoir fait “mille métiers”, parmi lesquels technicien de 1969 à 1976 pour des artistes de renom comme Michel Polnareff, Claude François, Mort Shuman et le groupe Il était une fois, il ambitionne désormais de devenir un nomade de la chanson en allant de ville en ville accompagné de sa guitare.

André Moenaert dit DédéVous le croiserez peut-être bientôt, si ce n’est déjà fait, près des terrasses des restaurants de Brive ou d’ailleurs. Dédé, 62 ans, d’origine flamande et arrivé à Brive il y a une vingtaine d’années, promène son sourire et sa guitare près des clients, et chante. “J’ai un répertoire de chansons d’il y a 40 ans environ. Ça va du Métèque de Moustaki au Déserteur de Vian en passant par La poupée qui fait non de Polnareff, qui est sans doute la chanson qui rencontre le plus grand succès auprès de mon auditoire.”

Un succès qui ravit André. Et pour cause: il a pu cotoyer le chanteur dès ses débuts, sur les marches du Sacré Cœur de Montmartre, à Paris. “Je traînais souvent par là-bas. Un jour, un photographe m’interpelle pour que je pose aux côtés d’un jeune mec avec une guitare.

Plus tard, j’ai découvert la photo dans un magazine national et j’ai compris que j’avais posé avec Michel Polnareff, pas encore très connu à l’époque puisque son premier succès, La poupée qui fait non, commençait à peine à passer sur les ondes.”

Le milieu du show business des années 70 est un petit monde. Dédé retrouvera vite Polnareff, notamment lorsque celui-ci fera appel aux Dysnatie Crisis pour l’accompagner sur la scène de l’Olympia en 1972 pour la série de concerts Polnarévolution, devenus cultes. Personne n’a pu oublier la fameuse affiche annonçant la performance de Polnareff. Celui-ci y montrait son derrière à la France de Pompidou, peu préparée à ce genre de blague. L’artiste sera d’ailleurs condamné pour attentat à la pudeur.

André Moenaert dit Dédé

“Je travaillais pour les Dynastie Crisis qui venaient de remporter la Rose d’or d’Antibes, un grand concours à l’époque. Ils ont été contactés par l’entourage de Michel Polnareff, qui était alors accompagné d’un groupe de suédoises, sans doute plus jolies que musiciennes, dont il voulait se séparer.” Dédé se souvient de Polnarévolution: “un spectacle exceptionnel, vraiment révolutionnaire à l’époque avec des tas de trouvailles visuelles, comme les instruments transparents qu’on avait grattés des jours et des jours pour les rendre lisses ou la fille du Crazy horse qui montrait ses fesses au début du spectacle pour faire référence à l’affiche”.

André Moenaert dit DédéDans les coulisses, l’ambiance était également détendue. “Rien à voir avec ce que j’ai connu après en travaillant sur les spectacles de Claude François. Lui, il était accompagné de tas de nanas contre lesquelles il passait souvent ses colères dans des termes particulièrement orduriers. Ce qui n’empêchait pas de retrouver les mêmes filles sur ses genoux après le spectacle… Bref. Cette période ne reste pas un très bon souvenir. Avec Polnareff, c’était bien différent. Il n’était pas forcément très causant mais il était sympathique. Un exemple: j’ai eu l’occasion de lui parler du faible salaire que me donnaient les Dynastie Crisis. Après leur avoir signalé que je devais être payé correctement, il a lui même décidé d’immédiatement tripler mon salaire!

André Moenaert dit DédéSur son chemin de baroudeur des scènes et des festivals, il croisera aussi le groupe Il était une fois, avec sa “chanteuse jolie et gentille mais un peu trop starlette” Joëlle, ou encore Mort Shuman, un “grand bonhomme” dont il garde un excellent souvenir.

Avant de pouvoir prétendre à toucher sa petite retraite (“en tant que technicien, on était payé au cul du camion. Je n’ai donc pas cotisé pendant des années”), Dédé aura été chauffagiste, réparateur de machines à laver, plombier, etc. Il a aussi travaillé aux Halles et installé des manèges sur la Foire du trône à Paris. Depuis peu, l’envie de nouvelles aventures le taraude: “J’ai décidé de m’acheter un camping-car et de partir chanter dans les bars ou les restaurants, quand les patrons veulent bien de moi.”

Alors qu’il fait actuellement ses armes dans le pays de Brive et au delà, Dédé est plutôt satisfait de l’accueil qui lui est fait. “Les gens sont sympas. Ils comprennent vite que je suis là pour partager un moment, pour les faire sourire, pour leur apporter un peu de chaleur.” La pièce que les clients ne manquent pas de lui donner en retour n’est pas la motivation première d’André. Cet artiste, sensible aux mots et à la poésie, souhaite avant tout donner un sens à sa vie. “C’est un moteur que de chanter pour ce public qui ne m’attend pas. Et, dans les jours ou semaines qui viennent, je prends ma guitare, mon camping-car et je vais vers le Sud, pour chanter au soleil.”

Les personnes intéressées par le parcours ou le savoir-faire de Dédé peuvent le joindre au 06.87.19.59.44.

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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