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Hôpital : “Les moyens mis en place face au Covid-19 ne sont pas dépassés”

Photo hôpital Michel Da Cunha

Le centre hospitalier de Brive s’est configuré pour monter en puissance et faire face au pic épidémique. “Nous avons eu un peu plus de temps que les autres pour nous préparer”, a résumé le docteur Abraham des maladies infectieuses. “L’activité est a peu près stable cette semaine et les moyens mis en place ne sont pas dépassés”, a confirmé son confrère des urgences, le docteur Nauche. Entourés de chefs de service, le directeur François Gauthiez avait organisé cet après-midi une conférence de presse en visio-conférence pour présenter le dispositif. On vous présente les points clés.

Des urgences à double entrée et deux circuits 

C’est la porte d’entrée cruciale du dispositif. “Un pré tri a été mis en place dès l’arrivée. Nous avons bien organisé deux filières avec d’un côté la prise en charge de patients non Covid et de l’autre ceux suspectés de l’être et qui vont être orientés ensuite vers la réanimation ou vers l’unité du 10e étage dans l’attente des résultats. “Il faut en effet compter 24 heures environ entre le prélèvement et son résultats. Toutes les précautions sont prises autant pour préserver les malades que le personnel soignant.”, détaille le dr. Nauche. Qui dit double circuits dit aussi moyens accrus: “Le renfort est venu d’autres services hospitaliers et de santé des armées”, explique l’urgentiste. “L’activité est a peu près stable cette semaine et les moyens mis en place ne sont pas dépassés.” Le médecin a constaté également une forte diminution des personnes venant pour d’autres pathologies. “Une journée normale aux urgences, c’est 130 passages pour 25 à 30 hospitalisations. Aujourd’hui, c’est moitié moins de passages pour le même nombre d’hospitalisations”, compare l’urgentiste en notant “une petite poussée des accidents liés au bricolage”.

Un 10e étage dédié au Covid

On l’appelle le P 10. C’est le service du docteur Abraham (MIRMIT, Médecine interne-rhumatologie – Maladies infectieuses). “Vu l’augmentation rapide des premiers jours et le nombre de cas, tout l’étage a été consacré pour l’accueil des personnes qui ont ou sont susceptibles d’avoir le virus et qui ne nécessitent pas de réanimation.” Au total deux unités séparées de 15 lits avec la possibilité de monter chacune à 20 lits: l’une pour patients porteurs du Covid-19, l’autre pour ceux qui en sont suspectées. “C’est un dispositif impressionnant avec des sas d’entrée. Le nombre de lits ouverts correspond aux besoins et nous n’avons pas eu à pousser jusqu’à 20.” Le médecin fait état actuellement d’une présence de 11 personnes infectées et de 10 en attente de résultats. “Le profil des patients est très proche de ce que l’on voit au niveau national: des personnes entre 30 et 99 ans avec une moyenne d’âge de 60-70 ans et plutôt des hommes. Nous avons mis en place un dispositif très fort, mais il faut rester très vigilant et respecter le confinement. Tout peut partir d’un foyer ou d’un Ehpad.”

Le drive de prélèvements s’ouvre aux médecins de ville

Installé sur le parking de l’hôpital, ce drive permet de faire des prélèvements sans avoir à descendre de voiture. “De 20 à 35 dépistages par jour”. Une économie de temps et de matériel (lire notre article ici. Il fonctionne “sur rendez-vous”, précise le docteur Abraham, “pour le personnel soignant et les personnes à risques orientées par le Samu. Et à partir d’aujourd’hui, il peut aussi recevoir des personnes envoyées par les médecins généralistes.”

Plus d’une centaine de tests positifs

“Plus d’une centaine des tests pratiqués se sont révélés positifs. Plus de la moitié de ces personnes sont suivis à domicile et ne présentent pas de formes graves. L’autre moitié a été hospitalisée et le tiers est passé par la réanimation”, a chiffré le docteur Abraham. “16 agents hospitaliers ont été testés Covid + , sont tous confinés à domicile et ne présentent pas d’état de santé inquiétant”, a ajouté le directeur.

La réanimation organisée autour de 3 unités

“Nous sommes prêts à faire face à une épidémie qui arriverait à son pic cette semaine”, assure le docteur Pichon. “Nous disposons de 27 lits au total sur 3 unités: l’une de 12, l’autre de 8 et une troisième de 7 qui peuvent toutes être sanctuarisées. Douze lits de soins continus ont bété transformés pour faire également de la réanimation. Nous sommes aussi support de santé pour l’ensemble des hôpitaux de Corrèze sur les critères de gravités respiratoires. Depuis 15 jours, nous avons accueillis 8 patients et nous déplorons un seul décès. Certains patients sont repartis vers P10 ou la clinique des Cèdres, certains sont rentrés chez eux pour les ca sles moins graves”, explique le chef de service.

Deux automates d’analyse attendus 

“Actuellement, l’analyse des prélèvements est effectuée sur Limoges”, a rappelé le docteur Sommabere. Le chef du service laboratoire a annoncé l’arrivée à Brive “courant fin de semaine de deux automates en provenance de Singapour qui vont permettre d’accélérer les résultats

Des Ehpad très surveillés

“Pour l’instant, il n’y a pas d’épidémie, mais il faut rester très vigilant”, a insisté le directeur. “Nous sommes en relation directe avec les 7 Ehpad de Basse-Corrèze, avec lesquels nous menons un travail de coordination. Des prélèvements y sont effectués. Nous avons mis en place une plateforme de soutien qui fonctionne 7 jours sur 7 de 8h à 19h.” Il y a une vraie crainte à l’égard de nos aînés. L’hôpital a ainsi déjà organisé dans sa structure “un service “sas” pour accueillir des résidents actuels d’Ehpad ou des personnes qui ont besoin d’y être placées: elles y seront confinées pendant 2 semaines avant intégration ou réintégration”. D’autres choses se mettent en place comme une plateforme éthique. La question des Ehpad devrait faire l’objet d’une nouvelle conférence de presse en fin de la semaine.

Chloroquine et masques

Interrogé sur ces sujets, le docteur Abraham a répondu que “l’hôpital avait proposé des traitements. Nous en avons peu. Nous envisageons la prescription au cas par cas et en réflexion entre plusieurs médecins.” Quant au masque, “au sein de l’hôpital, la règle est masque à masque: il est porté par soignants et soignés”. Quant à l’utilité de son port généralisé, sujet qui fait débat actuellement, “même en tissu, il évite de disséminer le virus en expectorant. A titre personnel, j’y suis favorable.”

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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