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Grand corps malade, mots pour maux

Fabien Marsaud, alias Grand corps malade, a dédicacé aujourd’hui à la Foire. A la faveur d’un entretien sur le forum des lecteurs débordant de monde, à 16h30, il s’est aussi confié sur le monde du handicap et son pendant indispensable selon lui: le rire, l’autodérision qui colorent son autobiographie Patients, aux éditions Don Quichotte.

Ne bouge pas, je reviens!, m’envoyait le personnel médical en quittant la chambre du centre de rééducation où j’étais paralysé sur mon lit. Au début, je me disais, il se fout de ma gueule ou quoi?”, plaisante Grand corps malade devant un forum des lecteurs agrandi par la foule qui s’est pressée en nombre pour entendre parler le slameur.

Slameur qui est entré lentement dans l’espace du forum, avançant au rythme de sa béquille. Un handicap qu’il garde d’un accident survenu à 20 ans, quand son corps frappe le sol d’une piscine trop peu remplie pour lui éviter le pire. Son histoire tragique, beaucoup la connaisse, l’histoire heureuse, qui a suivi, Fabien Marsaud devenu Grand corps malade sur le devant de la scène aussi. C’est la période de l’entre-deux qu’il avait tu jusque-là. “Ce projet de livre ne date pas d’hier, il fallait que le moment vienne, le temps et le courage aussi“, confie-t-il au sortir de son interview. “Dans le livre, je raconte le manque d’autonomie, la perte d’intimité pour se laver, manger, etc.”

Et en même temps, l’autodérision envahit toute la trame narrative et douloureuse de son récit. Un refuge, une thérapie par le rire. “Le matin, le kiné me branchait sur la 6 en partant. Du coup, comme je ne pouvais pas zapper, après les clips, je me suis tapé un an de M6 Boutique”, rigole-t-il. Mais il est surtout question de rencontres. Celles faites durant cette année de rééducation, celle notamment de Kevin, traumatisé crânien et fan de Bob Marley qui est rentré dans le centre pour des pertes de mémoire. “Des questions, les siennes, et des réponses, les miennes, et dix minutes après les mêmes questions. Il faut bien en rigoler!” Le monde du handicap a ses règles, ses codes. Grand corps malade y ajoute une pincée d’histoires rigolotes, sans doute pour le rendre plus supportable à l’écriture, à la lecture.

Son courage, son talent à manier les mots et surtout sa gentillesse n’ont pas manqué de plaire aux spectateurs mais aussi aux visiteurs de la Foire qui se sont pressés sur son  stand. “En deux heures, il a tout vendu!”, a-t-on appris.

 

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Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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