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Gilles Sacksick ou le bonheur de peindre

Gilles Sacksick à la chapelle Saint-Libéral

Du 10 juillet au 30 août 2015, la chapelle Saint-Libéral accueille une exposition consacrée au peintre Gilles Sacksick. Une cinquantaine de toiles qui illustre sa liberté d’expression tout autant que son bonheur de peindre. Rencontre lors du vernissage. A noter également demain samedi 11 juillet, de 17h à 18h, trois rendez-vous proposés dans le cadre de l’exposition: des moments en lecture, musique et projection.

Gilles Sacksick, le bonheur de peindre à la chapelle Saint-Libéral

Il ne s’agace même pas Gilles Sacksick en entendant pour la énième fois les sempiternelles questions sur le pourquoi du comment de sa peinture. le peintreFace à son interlocuteur, il aurait plutôt l’indulgence du philosophe qui tente malgré tout d’expliquer ce qui relève justement de l’inexplicable. Une évidence. “La peinture pour moi est vraiment une énigme”, avouera-t-il plus tard lors du vernissage.

“Je peints depuis ma petite enfance et plus les années passent, moins je suis à même d’en parler, mais plus je suis à même de peindre.” Et ce n’est pas une figure de style pour abréger un discours déjà des plus concis. Car ce personnage au regard pétillant peut aussi se laisser aller à la parlotte métaphysique, une joute plus que verbale qu’il pratique sans vergogne avec des André Comte-Sponville. Non, pour lui, peinture et langage sont simplement des media différents. “Comme un bras et une jambe.”

Gilles Sacksick, le bonheur de peindre à la chapelle Saint-LibéralIl peint donc “comme un animal”, “par instinct”. “Je n’ai pas le choix des armes, c’est la peinture qui s’impose, qui est motrice”, argue-t-il à grands gestes éloquents. “Si je n’écoute pas mon instinct, ce sont mes idées qui prennent le pas… et mes idées m’ennuient. Alors je peins, c’est ce qui me guérit de la parlotte.” Et donc quand il peint, il se tait pour mieux s’exprimer.

“C’est sans parole. Enfant, je pouvais passer des heures à regarder le soleil évoluer sur la maison d’en face.” L’artiste malicieux se revendiquerait presque “schizophrène, mais pas parano”. En tout cas a-t-il gardé toute sa capacité d’émerveillement. Une belle fraicheur.

discours“Il y a plusieurs années que nous souhaitions cette exposition à Brive”, déclarait en préambule du vernissage la conseillère municipale Anne Colasson, insistant sur la spontanéité que l’artiste met dans ses toiles, son “bonheur de peindre”, intitulé explicite de l’exposition: “un hymne à la vie dans ce qu’elle a de plus simple”.

Alors heureux, Gilles Sacksick? “J’ai été suffisamment longtemps un peintre tourmenté pour parler en connaissance de cause du bonheur”, répond-il. Et si vous lui demandez un conseil pour aborder son exposition riche d’oeuvres et de techniques diverses (une cinquantaine de toiles, une bribe à l’égard de sa productivité inlassable), il vous regarde un brin étonné. Une seconde de réflexion: “Regarde et oublie-toi”.

Gilles Sacksick, le bonheur de peindre à la chapelle Saint-LibéralCe vernissage se prolongera demain samedi 11 juillet de 17h à 18h par un moment exceptionnel à la rencontre de la personnalité multiple de l’artiste, à la fois peintre, lithographe, écrivain et musicien. Une heure qui s’articulera en 3 temps: une lecture, un moment musical proposé par Les cordes sans cibles (quatuor à cordes de l’Ensemble instrumental de Brive) qui jouera Figurato, création musicale de Gilles Sacksick, et le quatuor n°12, dit “américain”, de Dvorak, puis la projection du film de Bertrand Renaudineau et Gérard-Emmanuel Da Silva, réalisé en 2004 dans l’atelier du peintre en Corrèze et intitulé Sacksick et la Couleur du Temps.

Gilles Sacksick ou le bonheur de peindre. Chapelle Saint-Libéral, rue de Corrèze. Entrée libre. Du mardi au vendredi de 12h à 18h, samedi de 10h à 13h et de 14h à 18h, dimanche de 15h à 18h. Infos au 05.55.74.41.29.

Thomas Sacksick lisant Gilles Sacksick

quatuor Les Cordes sans cibles interprétant Sacksick et Dvorak

film

remerciement de l ariste

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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