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Galerie de la Rép' : une complicité d'artistes

intro galerie de la rep

Quatre artistes qui exposaient en décembre dans des boutiques éphémères rue de la République, ont décidé de poursuivre l’expérience en s’installant dans l’ancienne pâtisserie Le Samovar, tant que le magasin reste inoccupé. Une belle complicité.

 

vitrineC’est une palette composée au féminin de deux sculpteurs, une céramiste et une peintre qui campent au 24, au gré de leurs permanences. Elles ne se connaissaient pas forcément avant l’exposition éphémère de décembre. Et c’est d’ailleurs tout l’intérêt de cette aventure menée depuis deux ans au moment de Noël par l’Association du quartier de la République: il s’agit, certes, de présenter au public des artistes tout en occupant des boutiques vides, une façon d’animer la rue, mais aussi de leur permettre de se rencontrer et créer des liens entre eux.

Pour ces quatre là, aux disciplines comme aux univers pourtant différents, ça a été comme une alchimie révélatrice. Quatre luronnes touchées par le travail les unes des autres, quatre personnalités bien tranchées qui se nourrissent de leurs sensibilités respectives.

les 3 artistesIl y a Pascale Mielvaque et Catherine Carette, les deux compères de l’atelier Pomcat. Le binôme a vite recouvert en blanc les murs orangés de l’ancien salon de thé pour y agencer dans tous les recoins ses sculptures de métal, résine ou papier mâché. Un univers d’acier soudé et verni avec des lampes ou baobas, un bestiaire multicolore de têtes de taureaux, zèbres, gorille, de poissons pêchés dans une palette bariolée… Un drôle d’inventaire à la Prévert qui réveille l’imaginaire et titille les sens.

Elles ont encore fait trio cet hiver avec la céramiste Florence Geny Delmas de l’atelier Raconte moi la terre qui présente ses réalisations en grès, faïence ou porcelaine à laquelle elle incorpore selon son humeur et son inspiration du métal (tiens, tiens !), du verre, du bois… Usant quelquefois de plusieurs techniques sur une même pièce, elle donne ainsi à ses poteries uniques, objets décor, utilitaires ou bijoux, des formes traditionnelles comme modernes.

dans la glaceA ce trio déjà solidement constitué s’est joint Laurence Chouzenoux, une peintre fraîchement débarquée de Catalogne qui exposait en décembre un peu plus haut dans la rue, ou plus bas si l’on tient compte des numéros. Un retour aux sources pour cette Briviste expatriée 15 ans du côté de Barcelone. En grand ou petit format, elle ne crée que des visages d’enfants, aux pupilles très sombres et aux pommettes rosies. Filles? Garçons? Tous ont un air de ressemblance, entre insouciance et gravité. “J’aime bien l’idée que ceux qui les achètent et les emportent avec eux, les adoptent en fait.”

Chacune a investi un peu d’elle même dans cette boutique commune. Un canapé familial au cuir plus que patiné sert de divan où l’on s’épanche, s’esclaffe, réécrit le monde. Ici ou là, un miroir, un chevalet, quelques tables d’appoint pour structurer le lieu ou simplement pouvoir papoter autour d’un café ou d’un verre… Leurs oeuvres mélangées habitent cette galerie qu’elles ont voulu un peu appart’. A part. “C’est comme à la maison”, assure la peintre qui y a même installé son atelier.

devanture boutiqueInox, le graffeur qui exposait dans ce même lieu à Noël, a enluminé la devanture de ses bombes aux couleurs galactiques. Il ne manquait plus qu’un nom… “Pourquoi pas Galerie de la Rep’?”, finissent-elles par s’accorder. Peu leur importe finalement. Le seul fait que cette résidence improbable existe leur suffit. Une résidence qu’elles savent temporaire.

L’immeuble depuis longtemps inoccupé a été racheté en fin d’année par Territoires 19 dans le cadre d’une convention publique d’aménagement avec la Ville de Brive. L’objectif est de remettre un commerce sur le marché, une stratégie aussi pour redynamiser cette rue. Exactement comme avec l’immeuble en ruines du 9 de la rue Majour qui a retrouvé vie avec Mémé gâteaux. Ou encore celui du 8 de la rue de Corrèze. En attendant un porteur de projet et la réhabilitation du bâtiment, la société d’économie mixte a opté pour maintenir une occupation et loue modérément le rez de chaussée aux 4 artistes.

La Galerie de la Rep’ est ouverte du mardi au samedi, de 10h à 18h. Il n’y qu’à pousser la porte.

 

Sur ce sujet, vous pouvez consulter nos précédents articles :

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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